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Dans une longue lettre ouverte « aux citoyens calédoniens », le parti indépendantiste Union Calédonienne (UC) demande le « renvoi du Haut-commissaire et de ses équipes » ainsi que « du Commandant des forces armées » pour avoir entre autres, « laissé clandestinement rentrer et sortir ses militaires, ses gendarmes, son équipage en partie infesté et ces 62 hommes cette nuit encore ».
Daniel Goa, président de l’UC, est vent debout contre la représentation de l’État en Nouvelle-Calédonie et l’a fait savoir dans une longue lettre ouverte aux Calédoniens. « Des militaires entrent, des gendarmes repartent malgré des déclarations publiques contraires, des non-résidents sont étonnamment enregistrés sur des vols alors qu’ils ne rentrent pas dans les critères d’éligibilité. Nos eaux territoriales sont devenues le Hub du Pacifique pour les navires battant pavillon Français. Ces équipages refusent souvent la « quatorzaine » et disparaissent dans la nature », écrit Daniel Goa.
« La nuit dernière, 62 militaires sont encore rentrés sans passer par les contrôles d’immigration, de douanes et ne se sont pas soumis aux déclarations phytosanitaires. De qui se moque-t-on dans ce pays, nous sommes en train d’exposer dangereusement nos populations. Ce Haut-commissaire et ce général doivent rendre des comptes publiquement et quitter notre Pays et qu’ils nous fassent grâce de leurs tromperies et de leurs mensonges lors de déclarations médiatiques sur nos médias pour apaiser les coutumiers et les calédoniens ».
« Partisan et déloyal »
Daniel Goa accuse également le Haut-Commissaire Laurent Prévost de « choisir ses interlocuteurs calédoniens en refusant de discuter avec le Gouvernement collégial et solidaire » et d’« arbitrairement et illégalement de choisir le Président du gouvernement et la Présidente de la Province Sud comme seuls interlocuteurs ». « La « collusion du NON » entre un État partial, ses représentants et les partisans du « NON » est de plus évidente et s’affiche au grand jour », pointe-t-il.
« L’Union Calédonienne ne s’interroge plus sur la nécessité de poursuivre le dialogue sur l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie avec un interlocuteur partisan et déloyal », poursuit Daniel Goa. « Si ces autorités devaient persister dans cette volonté́ de lever les barrières de confinement, si des citoyens résidents ou non devaient faire valoir leur droit en justice pour ne subir le confinement, nous nous organiserons nous mêmes par un appel à la population pour protéger notre pays par toutes les voies possibles et nous assumerons ».
Dans cette lettre, Daniel Goa revient également sur l’urgence sanitaire, poussant l’État à adopter deux lois et une ordonnance depuis le début de la crise et qui selon lui, « a enfreint le principe constitutionnel d’irréversibilité de l’Accord de Nouméa ». Il interroge aussi la « politique de l’Etat pour des hypothétiques milliards que nous devrons tous rembourser par nos impôts ». « Cet argent n’est pas gratuit et nous devrons le rembourser au taux de 1,40% sur 25 ans. Ce qui nous en coûtera 34 milliards dont 5,3 milliards d’intérêts avec une échéance mensuelle de 113 millions. Vous constaterez que l’Etat fait aussi, de bonnes affaires par le biais de sa compétence ».