Nouvelle-Calédonie : L’indépendantiste Roch Wamytan favorable à un statut d’État associé à la France

Nouvelle-Calédonie : L’indépendantiste Roch Wamytan favorable à un statut d’État associé à la France

©Congrès de la Nouvelle-Calédonie

Une Nouvelle-Calédonie indépendante pourrait adopter un statut d’État associé à la France, estime dans une interview dimanche l’indépendantiste Roch Wamytan, à la tête du Congrès de Nouvelle-Calédonie.

« L’indépendance est inéluctable dans la mesure où c’est un droit (et) les indépendantistes progressent électoralement », a déclaré Roch Wamytan au quotidien catholique La Croix, une semaine après la courte victoire du « non » à l’indépendance lors du référendum organisé dimanche 4 octobre. Les électeurs calédoniens ont répondu non à 53,26%, mais l’écart avec le oui des indépendantistes s’est nettement resserré par rapport au premier référendum du 4 novembre 2018.

« Le différentiel entre le ‘non’ et le ‘oui’ était de 18 000 voix il y a deux ans, il est de 9 900 voix cette année », relève l’élu UC-FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) : « Si le mouvement indépendantiste progresse dans la même proportion lors du troisième référendum, d’ici à 2022, alors la Nouvelle-Calédonie basculera dans l’indépendance ».

« Mais nous comptons garder un lien privilégié avec la France et l’Europe », poursuit-il : « La France pourrait souhaiter conserver une base militaire en Nouvelle-Calédonie, dans la zone Pacifique. Et nous la choisirions plutôt elle, si la Chine voulait s’implanter. La France pourrait être aussi intéressée par notre zone économique exclusive. Dans ce cas, la contrepartie sera financière ».

« Nous allons discuter avec le ministre des Outre-mer (Sébastien Lecornu, actuellement dans l’archipel ndlr) mais il n’y aura pas de solution consensuelle », conclut Roch Wamytan. « En revanche, si l’État français changeait de position et qu’il soit possible d’être un État associé, pourquoi pas », a-t-il conclut.

Reconnu par le droit international et la résolution 1541 des Nations unies, l’État associé est un État souverain ayant signé une convention de partenariat avec un État généralement plus grand ou plus peuplé auquel il est associé. Par cet accord, l’un des deux partenaires délègue à l’autre certains pouvoirs qui relèvent normalement de sa souveraineté, le plus souvent la défense et les affaires étrangères, et même la nationalité.

Dans le Pacifique, on compte de nombreux États insulaires indépendants mais associés à une grande puissance régionale. Ainsi, les îles Marshall, les États fédérés de Micronésie et Palaos sont en libre-association avec les États-Unis. Niue et les îles Cook, voisines de la Polynésie française, sont associés à la Nouvelle-Zélande, qui assure également la défense « informelle » des Samoa et de Kiribati.

Avec AFP.