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Réunis en conseil politique dans l’Amphi 400 de l’Université de Nouvelle-Calédonie, les cadres du parti loyaliste les Républicains calédoniens ont présenté hier soir leur vision « de la Nouvelle-Calédonie de demain », qui ne pourra se construire « sans ambiguïté » que si le « non » à l’indépendance l’emporte largement. Un sujet de notre partenaire La Dépêche de Nouvelle-Calédonie.
Une fois n’est pas coutume, hier soir en Nouvelle-Calédonie, pour leur deuxième conseil politique, les Républicains calédoniens avaient décidé d’investir l’Amphi 400 de l’Université de Nouville. C’est la présidente du parti loyaliste, Sonia Backès, qui a pris la première la parole devant un parterre bien garni d’élus et de militants. Et pour démarrer ce conseil politique, l’actualité politique récente avec l’explosion du G10 et de la plate-forme loyaliste lui a donné du grain à moudre. « Malgré les tentatives répétées de 7 membres du G10 de passer en force, le communiqué de recadrage du Premier ministre précise bien que ce groupe n’a aucune vocation à préempter de quelque façon que ce soit le libre choix des Calédoniens. C’est ce que nous disons et défendons depuis le début. C’est d’ailleurs la motion que nous avons voté ensemble lors du premier conseil politique »,a lancé Sonia Backès pour conforter les choix du parti depuis ces dernières semaines qui a quitté les discussions du G10.
Accusés par leurs adversaires politiques de rompre le dialogue, les Républicains calédoniens se défendent d’avoir la même position que le Premier ministre. « Ce qui l’intéresse c’est comment le dialogue va se passer au lendemain du référendum. C’est ce que nous disons. Il y a une campagne pour le « non », une pour le « oui » par nos partenaires de l’Accord de Nouméa, et c’est seulement sur la base du résultat que nous entamerons le dialogue », précise Sonia Bakcès. Un « non » que les Républicains calédoniens souhaitent le plus large possible. « Je crois rêver quand j’entends qu’il faudrait gagner, mais pas trop pour ne pas humilier nos adversaires politiques. Les indépendantistes sont de grands garçons, ils sont aux responsabilités depuis de nombreuses années et connaissent les règles du jeu. Mais depuis quand une défaite électorale humilie l’autre. Est-ce que j’ai été humilié moi ? », a lancé Simon Loueckhote, prenant en exemple sur un ton humoristique ses défaites aux Loyautés face aux indépendantistes.
Pour les Républicains calédoniens, l’électorat loyaliste doit être mobilisé, « fier de ses convictions pour un « non » massif et non pas un petit « non » qui s’excuse de ne pas être un « oui » ». « Notre « non » ne sera pas un « non » à l’avenir en commun, ce sera un « non » à la haine et au repli sur soi, un « non » à la baisse du niveau de l’école, à la hausse de la violence, à un système de santé qui laisse mourir nos anciens, faute de moyens de les soigner », a précisé Sonia Backès.
Les provinciales en ligne de mire
Hier soir, pour ce deuxième conseil politique, les Républicains calédoniens n’étaient pas focalisés que sur le 4 novembre. Ils ont aussi beaucoup insisté sur le 5, « le temps du dialogue avec les indépendantistes et des accords clairs, nets et fondés sur le résultat démocratique du référendum », mais aussi, provinciales obligent, « le temps du bilan pour ceux qui dirigent la Calédonie depuis 4 ans (…) » a précisé Sonia Backès sans jamais les nommer. Hier soir, les Républicains calédoniens semblaient bien se mettre en ordre de marche pour le référendum certes, mais aussi pour mai 2019. « Dans cette salle, ce soir, c’est l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie qui se construit », a conclu la présidente des Républicains calédoniens.