©La Dépêche de Nouvelle-Calédonie
Réuni en conseil politique jeudi, le parti non-indépendantiste Calédonie Ensemble a réaffirmé sa position et son envie de dialogue pour « construire un avenir dans la paix ». A quelques jours du prochain comité des signataires et alors que les positions se radicalisent côté loyaliste comme côté indépendantiste, le parti au pouvoir se dit confiant pour les prochaines échéances et maintient son cap, celui du dialogue, rapportent nos partenaires de la Dépêche de Nouvelle Calédonie.
Le prochain comité des signataires est LE rendez-vous que tous les partis attendent. Prévu le 14 décembre, il fait depuis quelques jours l’objet de toutes les surenchères et ce, dans les deux camps. Si côté indépendantiste on se dit plus serein que jamais et on parle déjà de victoire en 2020, côté loyaliste, c’est un peu la cacophonie. Le Rassemblement-LR veut tout simplement proposer de supprimer les deux prochains référendums et côté Républicains Calédoniens on annonce déjà vouloir « demander que la Nouvelle-Calédonie sorte (de la liste onusienne, ndlr) des pays à décoloniser ». Des positions qui ne manqueront pas, on s’en doute, de crisper des indépendantistes unis et de rendre les discussions très compliquées à Paris d’autant que l’État a déjà clairement annoncé qu’il s’en tiendrait à l’Accord de Nouméa et que seul un consensus fort pourrait changer la donne.
Le dialogue comme seule issue
A Calédonie Ensemble, réuni en conseil politique jeudi dans un Amphithéâtre universitaire affichant complet, on parle déjà de « miroir aux alouettes » et d’agitation politique en vue des élections provinciales. Pour Philippe Gomes, avec 18 535 voix d’écart entre le « Oui » et le « Non », le résultat est « incontestable » et une nouvelle victoire du « Non » se profile en 2020 comme en 2022. Pour Philippe Dunoyer, député de la 1erecirconscription, « le 4 novembre le peuple calédonien, reconnu par le FLNKS, a démocratiquement choisi de maintenir le lien avec la France et ça, ça change tout ! ». Pour le leader du parti, Philippe Gomes, les équilibres sont les même depuis trente ans, le référendum l’a confirmé et les choses ne bougeront pas contrairement à ce qu’annoncent les indépendantistes. Philippe Michel, le secrétaire général, va même encore plus loin en décryptant les résultats : « L’écart de voix entre indépendantistes et non-indépendantistes n’a jamais été aussi élevé que lors du référendum. C’est le premier enseignement qu’il faut retenir ».
Mais pour le parti au pouvoir, pas de surenchère. « Le dialogue est la seule porte de sortie. C’était le cas hier, ce sera le cas demain », a martelé Philippe Gomès. « Le consensus, c’est la seule manière de prendre des décisions ensemble, c’est à dire une majorité, les 57 % qui ont voté contre l’indépendance, avec la minorité, les 43 % qui ont voté pour. C’est comme ça qu’on a construit notre pays, c’est comme ça qu’on vit en paix et c‘est comme ça que l’on doit continuer ».
Calédonie Ensemble entend donc maintenir son cap comme il l’avait annoncé bien avant le référendum. Et ce sera sa ligne de conduite pour l’avenir et les prochains rendez-vous. Car Philippe Gomes met en garde les Calédoniens. « Si certains, au lendemain du référendum ont vu ou entendu des choses qui ne correspondent pas à l’idée que l’on se fait du vivre ensemble, à ne plus y croire, pour autant il y a beaucoup d’endroit dans notre pays où (le vivre-ensemble) est une réalité. Alors attention. Parce qu’il y a le risque de retour des vieux démons, de fissure, nous avons le devoir collectivement de défendre la communauté de destin promise par Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou ». Le député de la 2ème circonscription se dit confiant en l’avenir « car le peuple calédonien a prouvé tout au long de l’histoire qu’il est susceptible de faire les bons choix pour le pays qui sont synonymes de respect et de paix ».