Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes, récemment rejoint par les élus du parti wallisien Eveil Océanien, a déposé au Congrès de Nouvelle-Calédonie, une proposition de loi de pays visant à limiter l’accès à la propriété foncière aux citoyens calédoniens pour les biens anciens.
Cette proposition de loi a pour but que « les constructions à vocation résidentielle, à l’exception des constructions neuves ne (puissent) être cédées qu’à des citoyens de la Nouvelle-Calédonie au sens de l’article 4 de la loi organique du 19 mars 1999 », explique l’article 1er, retranscrit par Nouvelle-Calédonie La 1ère. En d’autres termes, il s’agirait de limiter l’accès à la propriété (maisons et appartements anciens ou d’occasion) aux citoyens calédoniens inscrits sur les listes électorales provinciales.
« Le marché de la construction neuve restera ouvert comme en Australie et en Nouvelle-Zélande, ainsi que le marché foncier », précise-t-on. « Les Calédoniens, dans leur diversité, n’ont pas nécessairement les moyens des populations arrivées qui les concurrencent sur le marché ». Le groupe majoritairement indépendantiste évoque « l’inflation » du marché de l’immobilier, qui à l’instar de nombreux pays, est tiré vers le haut par les investisseurs étrangers ou récemment installés.
« C’est à ce prix que les jeunes Calédoniens pourront accéder aux maisons et aux logements sans s’exiler de plus en plus loin de la ville-centre ». Selon l’étude bi-annuelle de The Economist Intelligence Unit (EIU), Nouméa est la 20ème ville la plus chère au monde en 2018. La capitale calédonienne était passée de la 53ème à la 20ème place en un an. Cette étude prend en compte les prix de quelque 150 produits et services, comme les voitures, la nourriture mais aussi les loyers.
En 2018, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern avait fait voter une loi qui prévoit « que les investisseurs non-résidents – personnes qui ne sont ni des citoyens néo-zélandais ni des résidents ordinaires en Nouvelle-Zélande – ne soient pas en mesure d’acheter des maisons existantes ou d’autres terrains résidentiels ».
Ces deux dernières semaines, le groupe indépendantiste s’est montré plutôt actif au Congrès de l’archipel, déposant d’une part un projet de résolution pour le transfert de l’article 27 de l’Accord de Nouméa, c’est-à-dire de l’enseignement supérieur, et proposant une loi du pays sur la restructuration des squats pour « améliorer les conditions de vie ».