©NCPresse (Archives)
Le sénateur LR de Nouvelle-Calédonie Pierre Frogier a appelé jeudi, lors des questions au gouvernement, à la tenue d’un nouveau référendum sur l’indépendance « le plus tôt possible », face à la situation « absurde » dans laquelle se trouve l’archipel à l’issue des élections provinciales.
Après les élections provinciales du 12 mai, qui avait accordé un plus grand nombre de voix aux loyalistes, les indépendantistes kanak ont remporté la présidence du Congrès le 24 mai, grâce à l’appoint des voix d’un petit parti océanien, issu de la communauté wallisienne et futunienne, jusqu’alors plutôt classé dans le camp loyaliste.
Pour Pierre Frogier, le scrutin des provinciales a « confirmé les résultats du référendum du 4 novembre dernier au cours duquel le non (à l’indépendance) l’a emporté à raison de 57% des suffrages ». Selon lui, « majoritairement, le 12 mai, les Calédoniens ont réaffirmé qu’ils veulent rester français ». « Malgré ces résultats, la Nouvelle-Calédonie se retrouve aujourd’hui dans une situation absurde », a-t-il dénoncé, car « par un jeu d’alliance c’est un indépendantiste qui a été élu à la tête du Congrès ». Pour rappel, Pierre Frogier avait déjà, auparavant, apporté ses voix à l’élection d’un indépendantiste à la présidence du Congrès.
Pierre FROGIER (@lesRep_Senat) interroge @EPhilippePM sur la situation politique en #NouvelleCalédonie
“Etes-vous prêt à nous accompagner en organisant le plus tôt possible un deuxième référendum ?”#QAG #DirectSénat pic.twitter.com/7akkqCGgze— Sénat (@Senat) 6 juin 2019
« Et dans quelques jours, il n’est pas impossible que le même scénario se renouvelle par l’élection d’un indépendantiste comme président du gouvernement », a-t-il prédit. Le gouvernement et son président doivent être élus le 13 juin. « Pour la majorité des Calédoniens cette situation est incompréhensible, voire intolérable », a dit le sénateur. « Cette majorité a le sentiment que les résultats du référendum et des élections du 12 mai lui ont été confisqués » et « qu’on l’emmène subrepticement là où elle ne veut pas aller ». Pour « clarifier cette situation et avant qu’elle ne dégénère », les élus de sa formation L’Avenir en confiance au Congrès de la Nouvelle-Calédonie « demanderont l’organisation le plus tôt possible du second référendum (d’autodétermination, ndlr) prévu par l’accord de Nouméa » de 1998.
“Le Premier ministre va donner une date de rendez-vous très vite, car nous devons reprendre le chemin du dialogue, essentiel pour la #NouvelleCalédonie.”@AnnickGirardin#QAG #DirectSénat pic.twitter.com/uNWzX4vwxB
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« Êtes-vous prêt à nous accompagner en organisant le plus tôt possible ce 2ème référendum ? », a-t-il demandé au gouvernement. L’accord de Nouméa « prévoit effectivement qu’un tiers des membres (18 élus) du Congrès peut solliciter l’organisation d’un deuxième référendum » a répondu la ministre des Outre-mer Annick Girardin. « Il faut que cette démarche soit faite et bien entendu, comme le veut l’accord, nous organiserons ce référendum », a-t-elle ajouté, assurant que « le Premier ministre va donner une date de rendez-vous très vite, car nous devons reprendre le chemin du dialogue, essentiel pour la Nouvelle-Calédonie ».
Avec AFP.