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Ce jeudi 13 juin, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a élu le 16ème gouvernement de l’archipel. Mais faute de majorité, celui-ci reste sans président.
« C’est la troisième fois en l’espace de six ans que nous n’avons pas de majorité parce que la droite n’arrive pas à s’entendre », a déclaré Louis Mapou, le président du groupe Union nationale pour l’indépendance (UNI) au Congrès. Les 54 membres du Congrès élus en mai se sont réunis jeudi afin d’élire les onze membres du 16ème gouvernement de la Nouvelle-Calédonie dans un premier temps.
Un scrutin sans surprise puisque chacun des groupes politiques avait précisé sa position dans les jours précédents. L’Avenir en confiance, qui incarne la droite calédonienne la plus libérale, a obtenu cinq portefeuilles, dont un qui reviendra à Vaimua Muliava de l’Éveil océanien. Ce tout jeune parti communautaire wallisien-et-futunien, non indépendantiste affiché, avait fait élire l’indépendantiste Roch Wamytan (UC-FLNKS) au perchoir du Congrès le 24 mai, avant de rejoindre la liste de l’Avenir en confiance pour l’élection des membres du gouvernement.
Les indépendantistes ont obtenu trois sièges pour l’UC-FLNKS et deux pour l’UNI. Calédonie ensemble (CE), parti non indépendantiste de centre droit défait aux dernières élections, se voit confier un rôle d’arbitre pour l’élection du président du gouvernement en obtenant un maroquin. Après l’élection du gouvernement par les 54 élus du Congrès, les onze membres du nouvel exécutif n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le nom de leur président au cours d’un vote à huis-clos organisé dans la foulée de leur élection jeudi en fin de matinée.
Trois candidats s’étaient présentés pour cette élection : Thierry Santa pour l’Avenir en Confiance, Gilbert Tyuienon pour l’UC-FLNKS et Jean-Pierre Djaiwe pour l’UNI. Le membre CE du gouvernement ayant décidé de voter blanc, aucune majorité d’au moins 6 membres ne s’est dessinée lors de ce scrutin à huit-clos. Le gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie s’était déjà retrouvé dans plusieurs situations de blocage, faute d’accord pour élire le président de l’institution. En décembre 2017, ce sont les voix indépendantistes qui avaient permis l’élection du non indépendantiste Philippe Germain (CE) à la tête du gouvernement, après trois mois de blocage.
Une période d’âpres négociations s’ouvre pour trouver de nouveaux équilibres. Tous en appellent au sens des responsabilités au regard du risque imminent de cessation de paiement des caisses de protection sociale. Le haut-commissaire de la République, Thierry Lataste, devrait convoquer à nouveaux les membres du gouvernement d’ici à une quinzaine de jours. En attendant, que le président du nouveau gouvernement soit élu, le gouvernement sortant assurera la gestion des affaires courantes. Philippe Germain, membre CE du nouveau gouvernement et président de l’exécutif sortant, reste donc aux affaires.
Avec AFP.