Cherifa Linossier, présidente de la CPME-NC ©Outremers360 (archives)
La Confédération des petites et moyennes entreprises de Nouvelle-Calédonie a fait savoir, dans un courrier, sa non-participation à la Conférence économique et sociale, le 9 octobre à Paris, à l’initiative du président du gouvernement calédonien, Thierry Santa.
Cette conférence fait écho à la volonté du Premier ministre Édouard Philippe de remettre sur la table des discussions les enjeux économiques et sociaux calédoniens, au lendemain du référendum d’autodétermination de novembre 2018. Le président du gouvernement calédonien a choisi la date du 9 octobre, veille du 19ème Comité des signataires, mais semble se heurter à des réticences de la part des représentants des entreprises calédoniennes.
« Il nous aurait paru dans l’ordre des choses que le gouvernement organise déjà une conférence économique et sociale à Nouméa entre institutions et partenaires calédoniens », a justifié la CPME-NC dans son courrier adressé à Thierry Santa. Elle plaide un « échange entre acteurs calédoniens afin de partager le diagnostic et les propositions des représentants socioéconomiques calédoniens et connaître la stratégie et les ambitions économiques et sociales du nouveau gouvernement » et ce, « avant de solliciter l’État ».
La @cpme décline l’invitation du président du Gouvernement à participer à une conférence économique et sociale à Paris dans 7 jours !
Organiser un tel déplacement dans un délais aussi court semble irréalisable pour les derniers survivants d’une économie en berne ! pic.twitter.com/5MtsGwCgaq— CPME NC (@cpmenc) October 2, 2019
La CPME-NC rappelle également avoir déjà sollicité, le 5 juillet dernier, un tel rendez-vous, « sans que ne trouve grâce auprès de vous ». La confédération interroge également « la pertinence écologique » d’une « conférence à Paris », « alors que le dérèglement climatique se fait ressentir chaque jour un peu plus ». « La Nouvelle-Calédonie dispose d’un représentant de l’État à Nouméa (…), et qu’il est justement de son rôle de faire remonter les attentes et préoccupations des acteurs locaux auprès des institutions nationales », ajoute-t-on.
La CPME-NC souligne aussi la possibilité d’une « participation de la société civile » dans le cadre d’une conférence à Nouméa ou encore, le délai de dix jours entre l’invitation de Thierry Santa et la tenue de la conférence à Paris qui, à la fois se heurte à la « disponibilité des élus de nos organisations » et leurs « capacités financières à faire un tel déplacement ». Présidée par Chérifa Linossier, la CPME-NC renvoie l’exécutif calédonien aux deux « Livre Blanc » publiés en amont des législatives de 2017 et des provinciales de 2019.