© Outremers360/ Charles Baudry
Le Premier ministre Édouard Philippe a salué lundi la participation « absolument considérable » et le climat globalement bon du référendum d’indépendance en Nouvelle-Calédonie, qui a abouti à la victoire du maintien dans la France de l’archipel du Pacifique. Ce lundi, le Premier ministre s’est entretenu avec l’ensemble des élus calédoniens ainsi qu’avec le Comité des Sages.
Avant une déclaration formelle prévue à 19H30 locale (9H30 heure de Paris), et au milieu de ses échanges avec les partis politiques néo-calédoniens, le chef du gouvernement a rencontré à la mi-journée des étudiants à l’université de Nouméa. Arrivé lundi matin dans l’archipel, Édouard Philippe a salué « l’excellente nouvelle » de la « participation absolument considérable », se réjouissant d' »un record » pour la Nouvelle-Calédonie. Il n’a en revanche pas fait d’allusion au résultat, avec une victoire plus courte que prévue du non à l’indépendance, avec 56,67% des voix selon les résultats officiels proclamés par la commission de contrôle du référendum. L’État s’était engagé à rester neutre dans la campagne. Quant aux réactions locales après l’annonce du résultat, « elles se sont plutôt bien passées », s’est réjoui le Premier ministre.
?Le Premier Ministre Edouard Philippe s’est entretenu aujourd’hui avec le Comité des sages, les parlementaires et les partis #politiques de #NouvelleCalédonie au lendemain des résultats du #referendumNC2018. pic.twitter.com/oUNdCunr0w
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Quelques incidents ont émaillé la soirée. Dans les quartiers nord et à Saint-Louis, aux portes de Nouméa, la circulation sur la route principale restait interrompue lundi, en raison de pneus enflammés par des jeunes. « Je vous garantis qu’il y a plein de gens qui étaient très inquiets sur la façon dont ça allait se passer. Qui étaient certains que, au fur et à mesure qu’on se rapprocherait du scrutin, il y aurait des tensions de plus en plus vives, des critiques de plus en plus fortes, et peut-être même des affrontements » qui n’ont finalement pas eu lieu, a-t-il dit. « Il y a des gens qui sont contents du résultat et d’autres qui sont déçus, mais ça s’est plutôt bien passé », a estimé Édouard Philippe.
« C’est l’aboutissement de quelque chose d’assez extraordinaire qui s’est passé pendant 30 ans, et il faut en être fier, vraiment très fier », a-t-il encore dit à une cinquantaine de jeunes étudiants venus le rencontrer. « Il n’y a pas un exemple dans l’Histoire de France, et probablement pas beaucoup d’exemples dans l’Histoire des autres pays du monde, d’un processus démocratique de cette qualité » depuis les 30 ans séparant les accords de Matignon du référendum de dimanche, a-t-il encore salué.
Divisions sur les 2ème et 3ème référendums
À l’issue de leur entretien avec le Premier ministre, le parti loyaliste Calédonie Ensemble, par la voix de son représentant Philippe Michel (président de la province Sud), a évoqué la possibilité d’un comité des Signataires de l’accord de Nouméa en décembre. La « victoire de la Nouvelle-Calédonie française est incontestable » a martelé de son côté Sonia Backès, chef des Républicains calédoniens. « On souhaite discuter pour éviter qu’on soit dans l’instabilité pendant 4 ans », poursuit-elle, évoquant la possible tenue de deux autres référendums en 2020 et 2022. « On peut éviter de s’infliger cette nouvelle période de campagne électorale et de tensions éventuelles », a renchérit Philippe Gomès, député UDI, fondateur de Calédonie Ensemble. « Si les indépendantistes décident de solliciter un deuxième référendum (…), ils auront la possibilité de le faire », poursuit-il en ajoutant, « notre préférence c’est d’échanger avec eux ». « Ce référendum n’a rien résolu, sauf que la Nouvelle-Calédonie est maintenant ancrée dans la France », a déclaré Pierre Frogier, sénateur LR.
Satisfait de leur score contredisant tous les pronostics, les indépendantistes apparaissaient sereins et confiants ce lundi au Haut-Commissariat de la République. « Le résultat de ce référendum c’est d’abord une victoire de la jeunesse Kanak qui s’est mobilisée » a déclaré Roch Wamytan, membre du FLNKS. « Le travail continue parce que s’ouvre la période du 2ème référendum » a-t-il poursuivi. « Nous sommes persuadés que le projet politique porté par le FLNKS devient possible », insiste Roch Wamytan. « Nous ne sommes pas au crépuscule de nos revendications », s’est-il également félicité. Du côté de l’UNI-Palika, on assure « être engagé sur 2020 ». Le Premier ministre s’est aussi entretenu avec les membres du Comité des Sages. « Les électeurs calédoniens ont fait la démonstration qu’ils n’avaient pas envie de clivages et que ce pays se rapproche des médianes plutôt que des grands clivages » a estimé Jean-Pierre Taïeb Aïfa, ancien maire de Bourail et membre du comité des Sages.
Déclaration de Jean-Pierre Aïfa, membre du Comité des sages, après la rencontre avec le PM.#NouvelleCaledonie #referendumNC2018 pic.twitter.com/wm23adXngI
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Le Premier ministre Édouard Philippe s’est dirigé, dans l’après-midi, en province Nord pour rencontrer Paul Néaoutyine, figure indépendantiste et président du Palika et Daniel Goa, président de l’Union Calédonienne.
Le Premier #Ministre Edouard Philippe vient d’arriver en Province Nord pour rencontre Paul Neaoutyine.
Vidéo: @OceaneZobler#referendumNC2018 pic.twitter.com/xtzdMmljrH— Outremers360 (@outremers360) 5 novembre 2018
Les réactions des élus calédoniens suite à leur entretien avec Édouard Philippe:
Déclaration de @PhilippeGomesCE après sa rencontre avec le PM. pic.twitter.com/TJB6VdWmw8
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Simon Louekote:
Sonia Backès:
Roch Wamytan:
Philippe Dunoyer: