Nouvelle-Calédonie : Édouard Philippe n’écarte pas les deux autres référendums sauf « consensus très fort des forces politiques » calédoniennes

Nouvelle-Calédonie : Édouard Philippe n’écarte pas les deux autres référendums sauf « consensus très fort des forces politiques » calédoniennes

Édouard Philippe à Nouméa le 5 novembre, au lendemain du référendum d’autodétermination ©Charles Baudry / Outremers360

Doublement interrogé sur le calendrier post référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre Édouard Philippe s’est exprimé sur les deux autres référendums rendus possibles par l’accord de Nouméa et a indiqué « qu’il n’y a aucune raison de s’en écarter », sauf « consensus très fort de l’ensemble des forces politiques » calédoniennes. Édouard Philippe est également revenu sur les enjeux économiques et sociaux qui seront abordés lors du prochain Comité des Signataires.

Répondant aux questions d’Élise Fajgeles (LaRem) et de Philippe Gomes (UDI, Calédonie Ensemble), le Premier ministre Édouard Philippe a déblayé, devant l’Assemblée nationale, les principaux sujets qui seront abordés lors du prochain Comité des Signataires de l’Accord de Nouméa, qui aura lieu en décembre à Paris. « J’ai proposé à l’ensemble des membres du Comité des Signataires en décembre, pour laisser le temps à l’ensemble des forces politiques d’analyser ces résultats, d’en mesurer les implications (…), pour que nous puissions tirer collectivement les enseignements de ce moment démocratique », a rappelé le Premier ministre. « Se poseront bien évidemment des questions institutionnelles liées à l’organisation des référendums suivants si la demande en est faite. Devrons être également posées, des questions (…) économiques et sociales », a-t-il poursuivi.

En Nouvelle-Calédonie, la question sur l’organisation des deux autres référendums prévus par l’Accord de Nouméa divise indépendantistes et non indépendantistes. Si Édouard Philippe a déclaré son souhait, dès le lendemain du référendum du 4 novembre, de trouver « le temps et la méthode pour échanger (…) sur les enjeux de société », qui « ont parfois été placés au second plan », le Premier ministre assure « qu’il n’y a aucune raison, sauf à constater un consensus très fort de l’ensemble des forces politiques en Nouvelle-Calédonie (…), de s’en écarter ». Sans vouloir « remettre en cause le droit à l’autodétermination qui est constitutionnellement garanti », le député non indépendantiste Philippe Gomes a indiqué son souhait « de revoir les modalités de sa mise en œuvre », rappelant « qu’une forte majorité a décidé d’inscrire l’Histoire de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République ».

De son côté, la députée Élise Fajgeles interrogeait le Premier ministre sur « la reconnaissance de l’identité Kanak, le rééquilibrage entre le Nord et le Sud (de la Nouvelle-Calédonie, ndlr), ou encore la définition de symboles communs » et « la nécessité de mieux prendre en compte les questions économiques et sociales pour consolider ce destin commun ». La députée LaRem demandait notamment « les pistes du gouvernement » sur ces sujets. Sans donner de nouvelles pistes sur ces sujet, le Premier ministre a notamment rappelé le « programme 400 cadres devenu cadre avenir », et assure « évoquer ces sujets » lors du prochain Comité des Signataires. Dans ses réponses, Édouard Philippe a une nouvelle fois salué le succès du référendum et remercié ceux qui l’ont organisé et encadré, notamment les 250 délégués venus de l’Hexagone et le Comité des Sages présidé par le maire honoraire de Nouméa Jean Lèques.