Edouard Philippe entouré des principaux leaders politiques calédoniens, au Comité des Signataires du 27 mars ©Outremers360
Le Premier ministre Edouard Philippe a appelé mercredi les responsables politiques de Nouvelle-Calédonie à « œuvrer pour la réussite » du référendum sur l’indépendance de novembre prochain, et a défendu le groupe de dialogue mis en place, critiqué ces derniers jours par certains leaders politiques.
Cette instance présidée par le haut-commissaire Thierry Lataste et au sein de laquelle Edouard Philippe dispose d’un représentant personnel, le conseiller d’Etat François Seners, « n’a qu’une seule vocation : offrir aux responsables politiques calédoniens, dans la perspective de la consultation du 4 novembre qui va opposer partisans et adversaires de l’indépendance, ‘un temps d’échange, marqué par le respect de l’autre et l’écoute des paroles différentes’ », explique le Premier ministre dans un communiqué. Il « appelle tous les responsables politiques à œuvrer à la réussite de la consultation du 4 novembre ».
Mardi, le sénateur calédonien Pierre Frogier, chef de file du Rassemblement-LR, a qualifié « de manipulation du gouvernement » ce groupe de dialogue, et a claqué la porte, tout comme les dirigeants d’un autre parti loyaliste, les Républicains Calédoniens. « C’est une manipulation qui vise à tout faire soit pour démobiliser les Calédoniens le jour du vote ou pire pour en altérer le résultat », a déclaré Pierre Frogier. « Ce groupe de dialogue n’a, à l’évidence, aucune vocation à préempter, de quelque façon que ce soit, le libre choix des citoyens de la Nouvelle-Calédonie », a répondu le Premier ministre, qui avait proposé la création de ce groupe de dialogue sur le chemin de l’avenir devant le Congrès de la Nouvelle-Calédonie le 5 décembre dernier.
« Préparer les élections locales de 2019″
Le dialogue « repose sur la recherche de ce qui unit la société calédonienne: les valeurs, le bilan politique de l’Accord de Nouméa, l’exercice des compétences partagées, la place de la Nouvelle-Calédonie dans le monde », rappelle-t-il. Le 23 mai, les participants avaient remis à l’Etat « des propositions de valeurs calédoniennes partagées », soumises à une consultation publique jusqu’au 14 juin. Mais pour Pierre Frogier, « c’est une supercherie, je ne suis pas d’accord avec ce qui a été écrit ».
Mercredi matin, le député de Nouvelle-Calédonie Philippe Gomès (Calédonie Ensemble, centre droit), a déjà déploré auprès le départ des responsables politiques du Rassemblement-LR et des Républicains calédoniens, dénonçant « un comportement qui n’est ni à la hauteur des enjeux ni la hauteur des responsabilités », à la veille d’un référendum qui va être « un crash-test pour le vivre ensemble ». « Le gouvernement a tout fait, le Président de la République a tout fait pour que ce dialogue s’installe, qu’il soit le plus transparent possible et le plus respectueux possible », a-t-il également déclaré. Pour Philippe Gomes, « la tentation de radicalité qui anime certains » est destinée selon lui « à préparer les élections locales (provinciales, ndlr) de 2019″. « La majorité des Calédoniens n’est pas dans cet esprit, mais nous sommes un pays fragile, on ne doit pas prendre ce risque-là, c’est irresponsable ».
Avec AFP.