Nouvelle-Calédonie : Bras de fer entre la Province sud et la SLN autour du parc de la côte oubliée

Nouvelle-Calédonie : Bras de fer entre la Province sud et la SLN autour du parc de la côte oubliée

©Martial Dosdane

En pleine année consacrée à la biodiversité, la SLN (Société Le Nickel) et la NMC (Nickel Mining Company) mènent une action en justice contre la Province sud suite à la création en avril 2019 du parc de la côte oubliée, « hot spot » de la biodiversité mondiale, bordant la côte Est de la Nouvelle-Calédonie. Un projet en pourparler depuis cinq années.

La création en 2015 du parc provincial de la côte oubliée, située sur la côte Est de la Grande-terre, a fait l’objet de nombreuses études scientifiques et de réunions entre scientifiques, coutumiers, politiques et chefs d’entreprises minières.

Un sujet aux tensions vives et aux enjeux économiques. En effet, même si la majorité de la zone côtière est hors zone du parc, puisque déjà exploitée par les sociétés minières, et reste aménageable dans le cadre d’exploitations minières, ce découpage ne fait toujours pas l’unanimité. 102 cessions minières se trouvent sur ces terres, dont la SLN en est le principal bénéficiaire.

Avec la NMC, ce sont les seules entreprises à contester la création du parc et à approuver l’abandon des concessions. Elle a demandé une indemnisation de 2 milliards de francs pacifique, soit 16,6 millions d’euros à la Province sud, suite au vote de la création du parc en avril 2019. En vain. La SLN a alors réalisé un recours en justice. La décision sera rendue le 17 juillet prochain.

Focus :

Le parc provincial naturel de la côte oubliée est depuis avril 2019 un « hot spot » de la préservation de la biodiversité mondiale. Composé de 98 000 hectares de zone terrestre et de 29 000 hectares de zone marine, il est le berceau de 98% d’espèces végétales endémiques et de plusieurs centaines d’espèces rares ou menacées. Patrimoine culturel et immatériel précieux, il accueille 50% de la forêt dense et humide de l’archipel. Selon Hubert Géraux, directeur de WWF Nouvelle-Calédonie, interrogé au micro de Caledonia.nc, « cet espace est un refuge de poissons d’eau douce. Il faut absolument les préserver de tout impact pour que les poissons puissent recoloniser le Sud après l’impact de l’exploitation minière à Vale ».