Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a adopté ce jeudi son Schéma pour la transition énergétique (STENC) qui vise à diminuer d’ici 15 ans 10 à 35% des gaz à effet de serre selon les secteurs d’activité.
Le Schéma pour la transition énergétique (STENC) en Nouvelle-Calédonie vient d’être adopté à l’unanimité par le Congrès calédonien, après avoir reçu l’avis favorable du Sénat coutumier et du Comité économique, social et environnemental (CESE). L’outil-cadre que représente le STENC s’articule autour de trois grands volets: un vaste programme d’économie d’énergie, le développement des énergies renouvelables afin d’améliorer l’autonomie énergétique de la Nouvelle-Calédonie et enfin, une réduction significative des gaz à effet de serre. Le STENC a également pour ambition de renforcer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique calédonien. En effet, si la Nouvelle-Calédonie importe 97,8% de son énergie, sa production électrique n’est couverte qu’à 11% par les énergies renouvelables. Une tendance que la Nouvelle-Calédonie souhaite inverser d’ici 2030.
Une programmation pluri-annuelle des investissements découlera du STENC, permettant aux acteurs de la filière des énergies renouvelables d’avoir une visibilité sur leur activité pour les quinze prochaines années et de permettre la création d’environ 400 emplois stables. Une agence calédonienne de l’énergie sera également créée afin « d’accompagner les collectivités et les acteurs professionnels dans la mise en œuvre de leurs actions, de financer des programmes de maîtrise de la consommation énergétique et des aides à l’équipement, ou encore d’être un levier pour l’innovation à travers le financement d’études sur des secteurs d’avenir« .
Le STENC a été entériné par le gouvernement calédonien en octobre 2015, mais en attendant son adoption par le Congrès, l’exécutif avait déjà pris des mesures concernant « les tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque produite par les particuliers, les professionnels et les collectivités, et la modernisation de la réglementation pour dynamiser le secteur de l’hydroélectricité« , afin notamment de préparer la Nouvelle-Calédonie à la transition énergétique. « Quinze ans, c’est le temps fixé à ce schéma pour changer nos réflexes et nos habitudes », a déclaré Philippe Dunoyer, en charge de l’énergie au gouvernement, devant les élus du Congrès. La perspective de faire de la Nouvelle-Calédonie un « éco-territoire » a été évoquée. « Ce schéma doit être un modèle qui nous tire tous vers le haut, c’est-à-dire vers un nouveau modèle énergétique moins dépendant des combustibles fossiles et des importations, qui exploite au mieux les atouts extraordinaires de notre île et nous pousse vers la sobriété énergétique », a conclut Philippe Dunoyer.
Le STENC vise enfin à remplir, d’ici 15 ans, trois grands objectifs : la réduction de 20% de la consommation d’énergies « primaires » (avec le secteur de la mine et de la métallurgie) et la réduction de 25% de la consommation « finale » (hors secteur de la mine et de la métallurgie), l’augmentation par 2 de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique « pour atteindre une production équivalente à 100 % de la consommation électrique de la distribution publique sur la Grande Terre et l’autonomie électrique des Îles Loyauté (100 % de l’énergie électrique produite) » et enfin, la réduction des gaz à effet de serre de 35% dans les secteurs résidentiels et tertiaires, de 15% dans les transports et de 10% dans la mine et la métallurgie. Dans ce sens, les autorités calédoniennes devraient adopter le Gaz naturel liquéfié au lieu du charbon pour alimenter la future centrale électrique de l’usine de nickel de la SLN qui, outre le site de Noumea, aura vocation à alimenter en partie les réseaux domestiques.