Nouvelle-Calédonie : 10 000 personnes se mobilisent pour demander la réouverture du corps électoral provincial

Nouvelle-Calédonie : 10 000 personnes se mobilisent pour demander la réouverture du corps électoral provincial

©Capture / NCNews

Selon les forces de l’ordre et les organisateurs, 10 000 personnes se sont mobilisées devant le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie pour demander la réouverture du corps électoral provincial. 

Les manifestants ont répondu à l’appel de l’association « Un cœur, une voix », qui demande la réouverture du corps électoral provincial et souhaite se faire entendre par le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, actuellement en quatorzaine sanitaire au siège du représentant de l’État en Nouvelle-Calédonie.

« On peut remettre en cause l’accord de Nouméa sur certains points, pas sur tous. Le gel du corps électoral concerne les provinciales et les modifications qui ont été faites en 2007 avec une modification qui a entraîné le gel alors que l’on était sur un corps glissant. Aujourd’hui la situation n’est plus acceptable », a expliqué le président de l’association, Raphaël Romano, interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère. L’association est notamment soutenue par la coalition Les Loyalistes.

« Les lois qui sont en train d’être proposées au Congrès par les groupes indépendantistes sont tout simplement inacceptables pour la population qui ne peut pas voter », a-t-il poursuivi. Il fait notamment référence à une loi sur les transactions immobilière ou encore, au transfert de l’article 27 de l’accord de Nouméa. L’association a assuré ne pas souhaiter revenir sur le corps électoral référendaire.

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Selon l’association, ils seraient 41 358 électeurs exclus du corps électoral permettant de s’exprimer aux élections provinciales calédoniennes. Gelé, ce corps comprend les électeurs natifs, de droit coutumier ou commun, et ceux arrivés en Nouvelle-Calédonie avant 1998. « Notre objectif est qu’on puisse voter pour les élections provinciales de 2024 », avait déclaré Raphaël Romano dans une interview à notre partenaire Actu.nc. L’association a également déposé un recours devant la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH), alors qu’un premier recours avait été rejeté en 2009.

Les indépendantistes opposés

Dans un communiqué, le FLNKS avait estimé que « l’action de ces non-inscrits au corps électoral citoyen du pays prend aujourd’hui une résonance d’agression auprès du peuple premier », assurant toutefois sa volonté de rouvrir ce débat « durant la période transitoire », c’est-à-dire, après la sortie de l’Accord de Nouméa et donc, le troisième référendum d’indépendance.

« Il n’est pas question, au nom de la démocratie, de revenir sur la composition du corps électoral et de tenter à nouveau de noyer numériquement les Kanak et de les spolier de leur droit inné et actif à l’autodétermination », a ajouté l’Union calédonienne. Interrogée par nos partenaires de Caledonia.nc, la Maître de conférence en Droit public, Léa Havard, avait rappelé que si, juridiquement, cette réouverture du corps électoral provincial était possible, il en dépendait toutefois d’un accord politique entre les partenaires de l’Accord de Nouméa.

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