Dans un communiqué, le Parti de Libération Kanak (Palika) se dit opposé à la modification du code minier au seul profit des multinationales Vale et Eramet, maison-mère de la Société le Nickel (SLN).
« Le Parti de Libération Kanak s’oppose fermement au projet de loi modifiant le code minier de la Nouvelle-Calédonie présenté par la majorité Avenir en Confiance du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie levant l’interdiction d’exportation de minerai à partir des réserves métallurgiques de Goro et Thiebaghi au seul bénéfice des multinationales Vale-NC et SLN-ERAMET, et s’oppose également à la prochaine demande d’autorisation d’exportation par la SLN de 2 millions de tonnes supplémentaires présenté en CCEM ce jeudi 28 mai 2020 », précise le communiqué.
Le parti indépendantiste Kanak « rappelle que le massif de Goro a été cédé gratuitement par la droite coloniale de l’époque à INCO racheté par Vale. Aujourd’hui alors que Vale a fermé sa partie raffinerie, recentré son activité sur le produit intermédiaire NHC et annoncé se retirer du pays, l’Avenir en Confiance au mépris des intérêts de la Nouvelle-Calédonie, envisage de lever l’interdiction d’exportation à partir du site de Thiébaghi et Goro et gonfler ainsi la corbeille de la mariée Vale en cas de reprise par un autre opérateur ».
« S’agissant de la SLN, le PALIKA rappelle que la société mère ERAMET, a laissé vieillir son procédé faute d’investissements pour s’adapter à la baisse des teneurs de son domaine minier », poursuit-on. « La SLN aura consommé très bientôt les 63 milliards octroyés en 2016 qui n’ont pas empêché la SLN de continuer à perdre de l’argent. Demander aujourd’hui l’exportation de 2 millions de tonnes supplémentaires alors qu’elle n’arrive pas à atteindre les 4 millions de tonnes déjà autorisées poursuit un autre objectif, celui des intérêts d’ERAMET sur le marché : faire son beurre avec le minerai calédonien et en boostant sa cotation boursière ».
« Aux termes du deal ENERCAL/SLN, aux dépens des contribuables calédoniens, pour faire baisser la facture énergétique de Doniambo, ENERCAL devra verser un milliard à la SLN pour compenser ses pertes selon la décision prise par le Congrès », ajoute encore le parti. « Pour en arriver où ? A une société au bord du dépôt de bilan à qui la Nouvelle-Calédonie devrait de surcroît payer une centrale électrique. A une société qu’ERAMET maintient dans sa vétusté et sacrifie à court terme en accordant sa préférence à son unité de Weda Bay en Indonésie et en exportant le minerai calédonien à destination de la Chine ».
« Ce n’est pas aux Calédoniens de payer la facture des choix industriels erronés des deux multinationales, seules responsables », fustige le Palika, jugeant « inacceptable de brader nos ressources minières au quart de sa valeur-nickel pour compenser leurs erreurs et faire des profits ailleurs avec la ressource d’ici ».
« Le chantage à l’emploi est d’autant plus inacceptable que des licenciements et des réductions d’effectifs se sont déjà produits et n’ont pas eu d’effets sur la situation économique des deux entités industrielles, dont l’une bat de l’aile et l’autre quitte le navire », termine le parti qui appelle la population calédonienne « à se mobiliser » contre « le projet de loi levant l’interdiction d’exporter à partir de Gouro et Thiébaghi » et « l’autorisation d’exporter 2 millions de tonnes de minerais supplémentaires par la SLN », mais pour « la préservation de notre ressources » et « une stratégie minière au service des intérêts du pays ».