Très attendu par les Calédoniens, le Conseil d’administration d’Eramet s’est tenu ce mercredi soir à Paris. Un conseil « grave et responsable » puisque l’enjeu était le sauvetage de la Société Le Nickel (SLN).
Face aux difficultés économiques et sociales, le Conseil d’administration d’Eramet était très attendu par les acteurs du nickel calédonien, et notamment par les salariés de la SLN. Plusieurs points ont été évoqués pour sauver la SLN.
- Malgré les spéculations d’experts américains sur un possible retrait d’Eramet de la Nouvelle-Calédonie, l’entreprise française restera bel et bien sur le territoire. Aucun licenciement ne sera conduit et les salaires seront maintenus. Une bonne nouvelle pour les salariés quand d’autres sociétés minières du Pacifique, comme Anglo American, annonce des licenciements.
- Pour faire face à la crise, à la chute des cours du nickel et aux pertes considérables de la SLN (près de 600 000 euros par jours !), Eramet a acté des « mesures économiques spectaculaires » mais confidentielles. Certains analystes parlent d’une remontée des cours du nickel d’ici un an. En attendant, il faudra serrer la ceinture.
- Les mattes (de nickel) ne seront plus, à terme, produites en Nouvelle Calédonie, tout en continuant d’être produites à Doniambo, pendant encore un an. Selon des informations confidentielles recueillies par Nouvelle Calédonie 1ère, la SLN aurait réduit de 23 000 tonnes sa production de mattes en deux ans, une production considérée « coûteuse et énergivore ».
- Eramet de mettra pas terme à son soutient financier à la SLN et la Nouvelle Calédonie. Mais une convention de trésorerie devrait voir le jour dans les prochaines semaines, en partenariat avec l’actionnaire japonais et la STCPI calédonienne.
- Une bonne nouvelle tout de même pour le cours du nickel. Les stocks mondiaux sont en baisse. Moins 50 000 tonnes en trois mois, ce qui fait que le stocks est maintenant à 390 000 tonnes. Pour espérer que le cours remonte, il faudrait que le stock baisse à 100 000.
L’issue du Conseil d’administration est plutôt positive donc. Eramet se veut rassurant, notamment sur la protection des emplois et des salaires des ouvriers calédoniens. En même temps, il s’agit ici du secteur économique le plus important pour la Nouvelle-Calédonie. Dans une lettre commune, Pierre Frogier et Philippe Gomes, respectivement Sénateur et Député de la Nouvelle Calédonie, appellent l’Etat et le Président de la République à se positionner sur le dossier Eramet / SLN. Ils souhaitent une réponse sur l’engagement de l’Etat dans l’investissement électrique de la SLN, une condition pour l’avenir de l’entreprise. Les représentants rappellent la part de l’Etat, actionnaire à 25% dans le capital d’Eramet. « En Calédonie, la question du nickel a aussi un caractère très politique », ils attendent donc que l’Etat « détermine et impose au Conseil d’Eramet des décisions stratégiques ».