Nickel calédonien : Le choix du gaz pour la future centrale de la SLN

Nickel calédonien : Le choix du gaz pour la future centrale de la SLN

©SLN

Pour la première fois depuis le début de la réflexion autour du remplacement de la Centrale B de la Société Le Nickel (SLN – Groupe Eramet), un texte législatif entérine le choix du gaz. Reste à trouver un financement de 60 milliards Fcfp (503 millions d’euros), dont 6 milliards issus de recettes fiscales sur les produits pétroliers. Un sujet de nos confrères de La Dépêche de Nouvelle-Calédonie.

Inédit. En examinant un avant-projet de loi du pays relatif au financement de la future « Centrale Pays », le Gouvernement fixe pour la première fois dans le marbre le choix du gaz. Ce premier texte législatif écarte donc le choix d’une centrale à charbon pour remplacer, à horizon 2023, la Centrale B de la SLN qui fournit de l’électricité, grâce à du fioul lourd, depuis 45 ans.

« Le projet de future centrale est prévu pour satisfaire intégralement aux besoins de la SLN (160 MW) et venir compléter la fourniture en énergie de la distribution publique (40 à 60 MW) », explique lors d’un point presse le porte-parole du Gouvernement Nicolas Metzdorf. « Le gaz naturel est un combustible qui émet significativement moins de polluants que le fioul. Comparé à la situation actuelle, il y aurait : une annulation totale des émissions de soufre, une division par 14 des émissions d’oxyde d’azote (- 93 %), et une division par 14 des émissions de poussières (- 93 %). Ces progrès considérables bénéficieront prioritairement aux populations des quartiers Nord de Nouméa ».

Se pose donc la question du financement de ce projet, estimé à 60 milliards de Fcfp (503 millions d’euros environ). L’Agence calédonienne de l’Énergie (ACE), présidée par Nina Julié (Calédonie Ensemble), est un établissement public administratif de la Nouvelle-Calédonie, tout juste créé en janvier 2017. C’est l’ACE qui, après être entré au capital de la filiale d’Enercal, Nouvelle-Calédonie Énergie (NCE), sera le maître d’ouvrage du projet. Sur les 60 milliards nécessaires, 47 milliards seront financés par un emprunt garanti par l’Etat, 13 milliards sont donnés par celui-ci, 5 milliards par les actionnaires. Reste à l’Agence Calédonienne de l’Énergie (ACE), à trouver 6 milliards d’apport en fonds propre. « L’apport en fonds propres de l’ACE sera financé grâce aux recettes fiscales nouvelles qui lui seront affectées », poursuit Nicolas Metzdorf. Trois taxes s’appliquent sur les tarifs de l’essence et du gazole. Le projet de loi propose « d’élargir au gazole l’une de ces taxes (la taxe sur les énergies renouvelables), alors qu’aujourd’hui cette taxe ne porte que sur l’essence automobile » en la renommant « taxe pour la transition énergétique ».

Autrement dit, le différentiel de taxes entre l’essence et le gazole diminuera donc, « ce qui est justifié par des raisons sanitaires ». La question qui va désormais se poser est la suivante : « Quel taux appliquer ? » Pour l’heure, « il est trop tôt pour dire si cela impactera directement le prix à la pompe du gazole », conclut le porte-parole.