Nickel calédonien : La SLN va « augmenter le temps de travail dans les mines pour améliorer la production »

Nickel calédonien : La SLN va « augmenter le temps de travail dans les mines pour améliorer la production »

©SLN

Interrogée par Les Echos, la PDG du groupe Eramet, maison-mère de la Société Le Nickel (SLN) en Nouvelle-Calédonie, revient sur les bons résultats 2017 du groupe miniers, une première depuis 2012, portés par sa branche manganèse. Christel Bories détaille également son « nouveau plan de réduction des coûts sur trois ans » pour la SLN, dans un contexte politique marqué par le référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie.

En 2017, Le chiffre d’affaires d’Eramet s’élève à 3,6 milliards d’euros (+22%), le résultat opérationnel courant dépasse les 600 millions et le résultat net les 200 millions, contre une perte de 179 millions un an plus tôt, indique Les Echos. L’endettement net est en « forte réduction à 19% des capitaux propres » ajoute Christel Bories. « Nous avons bénéficié des cours des métaux et rempli tous les objectifs opérationnels au niveau du groupe ». Ces bons résultats, le groupe minier le doit surtout à sa branche manganèse, les pôles nickel et alliages demeurant « à la peine ». « Depuis l’été dernier, le démarrage de l’usine de Sandouville en Normandie – transformée pour ne plus traiter la matte de Nouvelle-Calédonie – est difficile », indique-t-elle. « Sandouville a perdu 40 millions d’euros, cela a pesé sur les résultats de la branche et « effacé » l’amélioration de la SLN », poursuit Christel Bories, qui a pris la tête du groupe Eramet en mai 2017.

Une réduction des effectifs de 300 personnes à la SLN, « sans plan social »

« Dans un contexte de prix faibles du nickel, la SLN a réalisé son plan de réduction de coûts. Ils ont baissé de 26 % sur deux ans. Mais elle a encore perdu de l’argent et consommé 70 millions d’euros de trésorerie », regrette-t-elle. « Nous avons donc annoncé un nouveau plan de réduction des coûts sur trois ans. Nous allons augmenter le temps de travail dans les mines pour améliorer la production, transformer le modèle managérial, réduire les effectifs de 300 personnes – sans plan social. Nous voulons aussi améliorer l’efficacité énergétique et renégocier le prix de l’énergie. La nouvelle centrale électrique n’arrivera pas avant fin 2022. D’ici là, la SLN ne peut pas continuer à brûler du cash ».

Référendum en Nouvelle-Calédonie : « Nous n’allons pas nous mettre sous cocon »

Dans un contexte politique crucial, marqué par le référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, Christel Bories « regarde l’approche du scrutin avec attention » et veut continuer « à travailler normalement ». « Il n’y a rien de pire, y compris dans l’histoire de la SLN, que ces stop-and-go où tout se fige lorsqu’il y a des échéances politiques. Une société ne peut être gérée ainsi, en particulier une société qui va mal. Nous n’allons pas nous mettre sous cocon. Tout ce qu’un opérateur économique peut espérer est que le scrutin se vivra dans le calme. Nous ne faisons pas de politique, notre souci est qu’il y ait de la stabilité et du calme social et institutionnel en Nouvelle-Calédonie ».

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Dans cette interview, Christel Bories annonce également son intention de « grandir dans les métaux de la transition énergétique ». « Regardez les besoins du véhicule électrique, du stockage de l’énergie : une batterie lithium-ion c’est une anode en graphite, une cathode en général en nickel/manganèse/cobalt et un électrolyte contenant du lithium », explique-t-elle. « Il se trouve qu’Eramet possède un gisement de lithium en Argentine, que le groupe est dans le nickel, dans le manganèse et produit quelques tonnes de cobalt à Sandouville. C’est un métal qu’Eramet connaît bien, il y en a un peu dans nos gisements calédoniens et indonésiens ».

Christel Bories, PDG d'Eramet ©SIPA Presse

Christel Bories, PDG d’Eramet ©SIPA Presse