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La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem est arrivée ce mardi en Nouvelle-Calédonie pour une visite de quatre jours afin d' »appréhender au plus près les spécificités calédoniennes ». Elle a signé mercredi un protocole d’accord pour soutenir le projet éducatif de Nouvelle-Calédonie.
« Ce projet éducatif vise à élever le niveau de compétence de la jeunesse calédonienne et à prendre en compte la singularité des territoires et des élèves (…). L’Etat a décidé de l’accompagner par des moyens financiers qui sont importants », a déclaré la ministre. D’un montant d’environ 2 milliards CFP sur trois ans (16,5 millions euros), ce protocole, conclu avec le gouvernement local, porte notamment sur la création de 75 postes, des crédits pour la formation continue et des aides pédagogiques. Cette enveloppe s’ajoutera aux 50 milliards CFP (419 millions d’euros) versés chaque année par l’Etat au territoire, pour la rémunération des personnels de l’éducation.
Déjà compétente pour le primaire, la Nouvelle-Calédonie est également devenue autonome pour l’enseignement secondaire en janvier 2012, dans le cadre de l’Accord de Nouméa de 1998, qui organise la décolonisation progressive de l’île. La délivrance des diplômes et le contenu des programmes, qui peuvent être adaptés au contexte local, restent du ressort de l’Etat. Début 2016, les élus calédoniens ont adopté un projet éducatif, qui entend favoriser la réussite des élèves, renforcer l’apprentissage de la culture et des langues Kanak et ouvrir l’école à son environnement régional océanien. « En vous appuyant à la fois sur l’héritage des valeurs républicaines et sur les valeurs et la culture de la société calédonienne, vous construisez une école qui vous ressemble », s’est félicitée la ministre lors d’un discours devant le Congrès et poursuit, « l’école est pour la Nouvelle-Calédonie le creuset de votre destin commun ».
Najat Vallaud-Belkacem se rendra jeudi sur le chantier du lycée du Mont-Dore (banlieue de Nouméa), qui ouvrira en 2017, et sur celui de l’agrandissement du lycée général et agricole de Pouembout, en province nord. Ces deux établissements, d’un coût de 91,5 millions d’euros, sont les derniers lycées construits par l’Etat, compte tenu du transfert de compétence. Le lycée de Pouembout portera le nom de Michel Rocard, qui a fortement marqué l’histoire de la Nouvelle-Calédonie avec la signature en 1988 des accords de Matignon.
L’éducation en Nouvelle-Calédonie souffre d’importantes disparités géographiques et ethniques. Le taux de réussite au bac général des élèves kanak se situe autour de 13%, et seulement 3 % des Kanaks sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 23 % pour les autres communautés. La ministre de l’Education nationale a également annoncé le changement de mode de désignation du vice recteur et directeur général de l’enseignement, en mettant en avant le principe de la « calédonisation » des cadres devant le Congrès. Dans l’ensemble, la classe politique calédonienne, tous bords confondus, a salué les annonces faites par la ministre de l’Education nationale.
Avant son déplacement en Nouvelle-Calédonie, Najat Vallaud-Belkacem était en Polynésie française où elle a notamment promis un soutien financier important pour la construction d’internats.
Avec AFP.