©Ville de Papeete
Alors qu’un hypothétique report des élections municipales en cas d’aggravation de l’épidémie de Covid-19 a été posé dans l’Hexagone, les maires polynésiens ont fait savoir leur opposition à cette éventualité.
« Nous, les maires de la Polynésie, avons signé une lettre pour demander à Macron de ne pas reporter (…) car le coronavirus n’est pas encore arrivé chez nous (…). C’est difficile pour nous pour aller dans les vallées en voiture il faut aller dans les montagnes ici c’est plat (…) et peut-être que dans six mois notre dossier sera périmé », a expliqué Marcel Bruneau, conseiller du maire de l’île de Ua Pou dans l’archipel des Marquises. Selon Tahiti-infos, les maires de la Collectivité d’Outre-mer étaient réunis mardi au Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie (SPCPF) et plus de la moitié se sont opposés à l’éventualité d’un report.
« Ce sont des bruits que nous avons eu de Paris. Êtes-vous réellement étonné avec ce qui se passe aujourd’hui ? C’était une éventualité envisagée au niveau parisien mais je pense qu’en Polynésie, le SPC va émettre un vœu pour que, quelle que soit la décision qui sera prise pour le territoire métropolitain, ici en Polynésie les échéances respectent les dates qui ont été choisies soit le 15 et 22 avril », a indiqué de son côté le président de la Polynésie Édouard Fritch, interrogé par Tahiti-infos.
« Rupture d’égalité »
Dans l’Hexagone, la possibilité d’un report des élections municipales alors que le nombre de cas confirmés de coronavirus augmente a effectivement été évoqué. « Les municipales, à l’heure où nous parlons, sont parfaitement maintenues », a assuré la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Sachant que toute la subtilité du discours gouvernemental se situe dans « à l’heure où nous parlons », certaines voix s’élèvent pour éviter ce report, qui pourrait probablement concerner les communes touchées.
« Ce serait une rupture de l’égalité républicaine puisque les résultats d’un département pourraient influer sur ceux d’un autre », a estimé Agnès Le Brun, vice-présidente de l’Association des maires de France. « Le problème risque de se poser en milieu urbain, où le risque de contamination existe dans les bureaux de vote, qui accueillent parfois des dizaines de personnes simultanément », avance de son côté Alain Vasselle, président de l’Union des maires de l’Oise, favorable à un report. « Si les gens ne font pas leur procuration à temps, l’abstention va augmenter ».
Pour l’heure, aucun cas n’est recensé en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, à La Réunion, à Mayotte, en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe. Seuls trois cas ont été confirmés à Saint-Barthélemy. Reste à savoir si un éventuel report des élections municipales dans l’Hexagone serait également appliqué en Outre-mer.