Ornella Lamberti ©Getty Images (Illustration)
Midiar Boinaïdi Djadjou, candidat sans étiquette aux élections municipales de Dembéni à Mayotte, a été violemment agressé par un groupe de jeune d’un village voisin, à la sortie d’une réunion publique.
L’agression a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, précise le procureur. Midiar Boinaïdi Djadjou a été évacué par avion à La Réunion lundi après-midi et placé sous coma artificiel. « Son pronostic vital est engagé », a affirmé un des proches du candidat au Journal de Mayotte.
Le candidat à Dembéni s’est retrouvé dans sa voiture encerclée par une vingtaine de jeunes originaires du village de Tsararano alors qu’il sortait d’une réunion publique dans la nuit de dimanche à lundi. Midiar Boinaïdi Djadjou a reçu une boule de pétanque dans le dos avant de tomber par terre. Puis, il a été frappé à coups de pied et de chombo (coupe-coupe).
« Ce n’était pas beau à voir, je ne l’ai pas reconnu. Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment », affirme l’un de ses concurrents politiques et néanmoins ami Soyfoudine Mlamali, qui lui a rendu visite à l’hôpital avant son évacuation sanitaire à La Réunion. Cette agression intervient alors que depuis une semaine, des affrontements entre bandes de Dembeni et Tsararano ont lieu tous les jours, semant la terreur chez les habitants.
Lundi après-midi, quarante gendarmes sont intervenus pour disperser des bandes qui se battaient devant le lycée de Tsararano. Et des déviations ont obligé les automobilistes à éviter le secteur. L’usage de grenades lacrymogènes a été nécessaire pour rétablir la circulation sur la RN2 en début de soirée. Aucune interpellation n’a pu être réalisée. Mais le parquet compte sur les témoins présents qui ont également été blessés pour donner les informations nécessaires à l’identification des agresseurs.
« Personne n’est à l’abri de la crise sécuritaire qui secoue notre île. Nous vivons tous dans la peur et l’État faillit à sa mission régalienne de paix et de sécurité », a rappelé le collectif des citoyens de Mayotte. Début 2018, une crise sociale importante avait paralysé l’île, principalement pour dénoncer l’insécurité.