Moustiques et maladies vectorielles : La députée Ericka Bareigts propose une commission d’enquête sur les politiques publiques

Moustiques et maladies vectorielles : La députée Ericka Bareigts propose une commission d’enquête sur les politiques publiques

Campagne de pulvérisation anti-moustique à La Réunion ©AFP

La Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée nationale va examiner, ce mercredi 27 novembre, une proposition de résolution pour la création d’une commission d’enquête sur les politiques publiques à mener contre la propagation des moustiques Aèdes et des maladies vectorielles, a fait savoir la députée de La Réunion Ericka Bareigts.

Cette proposition fait suite à une mission d’information relative aux conséquences sanitaires des maladies vectorielles portées par le moustique Tigre, dont la députée socialiste et ancienne ministre des Outre-mer fut rapporteur. Cette mission avait notamment pour but « d’améliorer la prévention et la prise en charge des malades ». En Commission des Affaires sociales ce mercredi, cette proposition de création d’une commission d’enquête, émise par les députés apparentés socialistes, sera examinée en séance publique le 5 décembre.

Cette commission d’enquête sur les politiques publiques en la matière a pour but « d’évaluer les recherches et techniques françaises et étrangères en matière de lutte contre l’extension des moustiques Aedes et des maladies vectorielles qu’ils transmettent tout en préservant la santé humaine et la biodiversité ». Elle devra également « évaluer les moyens de prévention, la gestion des crises connues tant en France ultramarine qu’à l’étranger et leur bilan, les procédures passées, actuelles et/ou en cours d’élaboration, afin d’anticiper les risques actuels et futurs d’épidémies ».

La Réunion, Polynésie, Nouvelle-Calédonie

« La Réunion traverse depuis 2 ans une crise de la dengue qui affecte la santé de nos familles et notre économie », a rappelé Ericka Bareigts. « Nous déplorons en effet la mort de 20 personnes, plus de 70 000 cas cliniquement évocateurs, 25 000 cas confirmés et plus de 2 000 passages aux urgences. Avec l’arrivée de la saison des pluies, le risque d’une reprise de l’épidémie à La Réunion est bien réel ».

En Polynésie, la dengue a touché plus de 2000 personnes depuis avril

En Polynésie, la dengue a touché plus de 2000 personnes depuis avril

La Réunion n’est pas un cas isolé puisque la Polynésie française constate plus de 2 000 cas de dengue de type 2 depuis le début de l’épidémie en avril 2019. Cette situation épidémique est notamment due au fait que la dengue de type 2 n’a pas fait son apparition sur le territoire depuis le début des années 2000. Du 1er janvier au 8 novembre 2019, la Nouvelle-Calédonie recensait 3 907 cas de dengue, essentiellement de type 2 et répartis entre les mois de février à mai.

« Commerce international et changement climatique ont fortement favorisé l’expansion mondiale de moustiques vecteurs d’une centaine de maladies telles que la dengue, le zika, le chikungunya ou le West Nile », constate encore la députée. « En 2005, le “chik” avait touché 244 000 Réunionnais, soit un tiers de la population, et engendré 248 décès. Cette année, trois premiers cas autochtones ont été recensés dans le Var ».

Figure-1-Propagation-du-virus-Zika-copie

Entre octobre 2014 et mars 2015, le chikungunya avait touché au minimum 70 000 personnes en Polynésie, soit les deux tiers de la population. Seize personnes sont décédées lors de l’épidémie. C’est également en Polynésie française qu’a eu lieu la deuxième épidémie mondiale de zika, entre 2013 et 2014. 60% de la population avait été infectée par le virus qui s’est ensuite répandu en Amérique du sud, mettant également en alerte les Antilles et la Guyane.

Ericka Bareigts rappelle également que le moustique tigre, vecteur de ces virus, est initialement présents dans les régions tropicales mais tend à répandre dans les zones tempérées et continentales. « Découverts en 2004 en France hexagonale, ils ont déjà̀ colonisé 60 départements et leur implantation sur l’ensemble du territoire français est inéluctable selon les autorités sanitaires françaises et internationales ».