Montagne d’Or en Guyane: Bras de fer entre Nicolas Hulot et Emmanuel Macron sur la mine industrielle

Montagne d’Or en Guyane: Bras de fer entre Nicolas Hulot et Emmanuel Macron sur la mine industrielle

© Ministère de la Transition écologique

Interrogé récemment sur BFMTV, le Ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot s’est dit opposé au projet de la mine industrielle « La Montagne d’or »prévu pour 2022.

« Ce projet va créer des impacts environnementaux et pour un bénéfice économique et un bénéfice d’emploi me semble-t-il assez réduit », a souligné Nicolas Hulot à Jean-Jacques Bourdin. Depuis sa nomination dans le gouvernement d’Edouard Philippe, c’est la première fois que Nicolas Hulot prend position sur ce sujet guyanais. Il se place ainsi en contradiction avec le Président de la République. Ce dernier avait lors de son déplacement en Guyane à l’occasion de la 22 ème Conférence des RUP, avait réaffirmé son aval à ce chantier. « C’est un projet qui, sur ses fondamentaux, peut être bon pour la Guyane », déclarait Emmanuel Macron.

Le Ministre de la Transition écologique a affirmé aussi laisser le pouvoir de décision aux Guyanais. « J’ai exprimé mon opinion mais les Guyanais cumulent déjà tellement de difficultés que c’est à eux maintenant d’en décider », a-t-il conclu ». A l’image de cette opposition entre Emmanuel Macron et Nicolas Hulot, deux camps s’affrontent. Il y a d’un côté, les forces économiques qui mettent en avant les retombées économiques du projet dont la création de près de 4000 emplois directs et indirects liés à cette activité et un bénéfice d’environ de 350 millions d’euros pour la collectivité. De l’autre côté, les opposants écologistes regroupés au sein du mouvement « Or de question », qui parlent de conséquences néfastes pour la biodiversité guyanaise. « Ce chantier gigantesque, gouffre financier, inutile et insensé, risque fort de conduire à un désastre sanitaire et écologique pour les générations futures », a déploré le collectif « Or de question » dans une lettre ouverte adressée fin mai au président de la République. Le consortium, composé des entreprises russe Norgold et canadienne Colombus Gold, défend dès le départ sur le concept de « mine responsable ». Un débat public sur le sujet est actuellement en cours. La décision devrait être prise au début de l’année 2018. Sur le plan de la politique nationale, reste à savoir qui aura le dernier mot entre Emmanuel Macron et Nicolas Hulot.