La Ministre des Outre-mer Annick Girardin a rencontré hier en fin d’après-midi les élus mahorais © Twitter Annick Girardin
Au deuxième jour de son déplacement à Mayotte, la Ministre des Outre-mer va s’entretenir avec l’intersyndicale et le collectif qui avait au préalable refusé de dialoguer avec Annick Girardin.
La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en déplacement à Mayotte depuis lundi, va rencontrer ce mardi l’intersyndicale et le collectif, initiateurs du mouvement de contestation populaire qui entre mardi dans sa quatrième semaine. La rencontre est programmée à 14 heures (midi, de Paris).
Une grande manifestation est prévue dans la journée à Mamoudzou, la plus grande commune de l’île, à l’appel de l’intersyndicale et du collectif. Mercredi dernier, une manifestation avait déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes.
L’intersyndicale et le collectif avaient refusé de rencontrer la ministre lundi – elle a seulement discuté avec des élus -, dénonçant une « mascarade » et regrettant qu’il n’y ait « aucune intention de mener de véritables négociations sur nos revendications ».
Dans la matinée, une réunion avec les élus a été suspendue suite à l’entrée de manifestants au sein du Conseil départemental de Mayotte. « Organisateurs de la mobilisation, conseillers départementaux et maires étaient réunis pour se mettre d’accord sur la position à tenir lors de la rencontre avec la ministre à 14h, « précise le journal de Mayotte
Les manifestantes se réunissent à Mayotte en chanson pour manifester pic.twitter.com/IUOWnuRccU
— Cyril Castelliti (@13kapsy) 13 mars 2018
« Un travail de long terme » à engager
L’intersyndicale avait présenté vendredi 50 mesures revendicatives. Annick Girardin avait indiqué, lors d’une conférence de presse, qu’il y avait, parmi elles, des mesures qui méritaient d’être travaillées « avec les auteurs de cette plateforme ». Les élus ont de leur côté présenté un « plan de convergence » sur dix ans, chiffré à environ 1,8 milliard d’euros.
« Cela fait des années voire des décennies que le situation est difficile », a commenté le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, sur France 2, mardi. « Le premier sujet dans l’immédiat était de faire en sorte que la rentrée scolaire se fasse », ce qui a été le cas pour « 110 des 180 classes à Mayotte », a-t-il déclaré, en rappelant que « 1000 forces de sécurité supplémentaires ont été déployées » à cette occasion. « Il fallait agir dans l’urgence sur la rentrée scolaire, sur la sécurisation, et ensuite c’est un travail de long terme qu’il va falloir engager avec les élus, avec le monde économique, avec le monde syndical et avec l’ensemble des administrations sur l’île », a-t-il poursuivi.
Une nouvelle visite prévue en avril
Annick Girardin a par ailleurs fait plusieurs annonces concernant la sécurité et la lutte contre l’immigration clandestine, et assuré que Mayotte resterait un département français. Mais elle a appelé à redéfinir les compétences du département et à renforcer l’accompagnement de l’État.
Elle a d’ores et déjà promis de revenir avant la mi-avril, pour voir l’avancée des travaux engagés par trois « missionnaires », Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte, le général Lucas Lambert, directeur de la gendarmerie de l’Outre-mer et Jean Courtial, conseiller d’État, venus avec elle. Ils vont travailler sur « cinq piliers », pour « préparer Mayotte de demain » : la lutte contre l’immigration clandestine, la coopération avec les Comores, un plan d’investissement public, le renforcement de services de l’État et le fonctionnement des institutions du territoire.
Avec AFP