L’ancienne députée LREM de Mayotte, Ramlati Ali, dont l’élection de juin dernier a été annulée, notamment en raison du recours à des procurations litigieuses, a été mise en examen mardi pour complicité de fraude électorale, a annoncé le parquet de Mamoudzou.
Après une matinée en garde en vue le 13 février, le magistrat instructeur a décidé de placer l’ancienne députée sous contrôle judiciaire dans le cadre des affaires des procurations litigieuses. Deux autres personnes ont été mises en examen dans cette affaire: un major de gendarmerie et un médecin. Selon les faits rapportés, le gendarme aurait signé une quarantaine de fausses procurations lors de l’entre-deux tours des législatives en juin. Le médecin aurait pour sa part établi des certificats médicaux sans preuve. Pour l’heure, Ramlati Ali et les deux autres personnes impliquées dans cette affaire restent présumées innocentes.
Quelles conséquences pour les prochaines élections législatives ?
Interrogée par le Journal de Mayotte, Ramlati Ali qui a annoncé sa candidature pour le scrutin partiel prévu le 18 et 25 mars prochain, entend bien mener campagne «plus que jamais ! Car ce sont des manœuvres d’intimidation », indique-t-elle. Ramlati Ali était la première femme députée mahoraise. Élue sous l’étiquette PS, elle était ensuite passée dans le groupe LREM. Son élection dans la première circonscription de Mayotte avait été mouvementée: donnée dans un premier temps perdante le dimanche soir face à son rival Elad Chakrina (LR), elle avait finalement été annoncée élue le lundi, lorsque la commission de recensement des votes de Mayotte avait modifié les résultats après une erreur de comptage. Âgée de 56 ans, cheffe du pôle médecine, psychiatrie et rééducation au CHM et ancienne maire de Pamandzi, Ramlati Ali totalisait au final 7.992 voix (50,17%), contre 7.938 voix pour son adversaire. La veille, les résultats donnaient le candidat Les Républicains élu avec seulement 12 voix d’avance.
A un mois du scrutin, c’est une nouvelle épreuve de plus que doit gérer La République en marche », après avoir vu l’élection de ses deux députés en Outre-mer (Lénaick Adam en Guyane et Ramlati Ali à Mayotte) annulée par le Conseil Constitutionnel. Le parti présidentiel choisira t-il de continuer à soutenir la candidate mahoraise ? La question reste posée. « Si elle était de nouveau élue, cela n’arrêterait pas les poursuites pour autant, « mais il y aurait une demande de levée d’immunité parlementaire par le juge d’instruction », précise le procureur Camille Mansioni au Journal de Mayotte. En cas de culpabilité, l’ex-élue risque la peine maximale de 7 ans d’emprisonnement »
Avec AFP