Fiscalité locale,compensation des dépenses consacrées à l’aide sociale à l’enfance, plan de formation ambitieux. La réunion entre les élus mahorais et le Premier Ministre Valls tenue ce mardi matin, a abouti sur une série d’engagements forts de la part du gouvernement en faveur de Mayotte. Au total, 50 millions d’euros d’aide a été enclenché pour le département.
Le Premier ministre Manuel Valls a reçu avec la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, une délégation d’élus de Mayotte. Etaient notamment présents le président du Conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani , le président de l’Association des maires de Mayotte, Saïd Omar Oili, les députés Ibrahim Aboubacar et Boinali Said, les sénateurs Thani Mohamed Soihili et Abdourahamane SOILIHI ainsi que Sarah Mouhoussone, conseillère économique, sociale et environnementale. Les échanges ont d’abord porté sur la situation de l’île, récemment marquée par une série d’évènements sociaux. Prévue de longue date, cette réunion était initialement destinée à évoquer la difficile situation financière des collectivités locales et la fiscalité locale. A Mayotte, département et les communes sont dans une situation budgétaire « préoccupante », « aggravée par le fait que l’Etat n’a toujours pas stabilisé leur schéma de financement », notait en janvier un rapport de la cour des Comptes.Une rencontre s’est déroulé dans un climat amical et d’écoute selon les différents participants. Pour le député Ibrahim Aboubacour, cette rencontre s’est soldée de manière positive. « Des problèmes qui trainaient depuis des années ont été pris par les cornes comme on dit. Au total une rencontre avec du concret. Un grand pas vers l’avant. Et une invitation à poursuivre de la même manière pour affronter les problèmes de notre île en responsabilité », a-t-il ajouté.
50 millions d’euros de mesures pour redresser Mayotte
Le Premier ministre a reconnu les difficultés rencontrées par la population de Mayotte et rappelé l’effort de convergence important réalisé par l’Etat depuis 2012. Il a confirmé l’attachement du Gouvernement à appliquer tous les engagements pris, à l’occasion de la signature du plan Mayotte 2025 (dont le bilan sera détaillé en juin) ou lors de la rencontre avec l’intersyndicale du 15 février 2016 sous l’égide du ministère des outre-mer. Durant cette rencontre avec le chef du gouvernement, une série d’engagements de l’Etat en faveur de Mayotte a été annoncée. Parmi ceux-ci : une meilleure prise en compte du dynamisme démographique des communes ; le rattrapage de la dotation globale de fonctionnement (DGF) des communes par rapport à la métropole ; l’examen de pistes permettant de renforcer la solidarité entre les communes (DACOM) ; le transfert aux communes, sur 3 ans, des recettes d’octroi de mer qui leur sont dues ; la mise en place d’un plan de formation ambitieux.De plus, l’Etat a également reconnu la nécessité de financer les compétences régionales exercées par le département. Le Conseil départemental de Mayotte bénéficiera également de la compensation des dépenses consacrées à l’aide sociale à l’enfance, de l’annulation de la créance au remboursement du trop versé par l’Etat au titre de l’impôt sur le revenu, et d’un soutien pour une meilleure gestion du foncier. Un ensemble de mesures dont le montant s’élève à plus de 50 millions d’euros en faveur de Mayotte.
Un plan global contre l’insécurité et l’immigration clandestine dans un mois
Le Premier ministre a rappelé par ailleurs l’engagement ferme et déterminé de l’Etat à lutter sans relâche contre l’insécurité et l’immigration clandestine, et à prévenir la délinquance par des actions en faveur de la jeunesse. Il a demandé au ministre de l’Intérieur et à la ministre des Outre-mer de présenter un plan global sur ces sujets d’ici un mois. Le Premier ministre s’est enfin dit favorable à une évolution du mode de scrutin actuellement en vigueur pour les élections départementales et à une augmentation mesurée du nombre d’élus si un large accord politique se dégageait en ce sens. Hasard du calendrier, Aboubacar Anthmane, chef du bureau des rémunérations et pensions des administrations parisiennes à la Préfecture de Police, a été reçu au concours extérieur de sous-préfet. Âgé de 42 ans, il est le premier Mahorais à occuper cette fonction.