© Mansour Kamardine Député
Mayotte, marquée par une forte pression migratoire, est en proie à « une vive tension » dans la population, alerte le député mahorais Mansour Kamardine (LR) dans un entretien à l’AFP, estimant qu’on est assis sur un chaudron ».
« Nous allons vers de graves troubles, il ne faut pas sous-estimer la colère des Mahorais », prévient le nouveau député, récemment élu. « Je suis à Paris pour alerter sur la situation à Mayotte », explique le parlementaire, qui a commencé à faire le tour des ministères et cabinets.Il demande au gouvernement « un signal fort: empêcher les kwassas (bateaux de pêche comoriens qui transportent les clandestins) de venir », insiste-t-il. « Peut-on m’expliquer comment une puissance maritime comme la France n’a pas les moyens de contrôler un bras de mer de 70 km? » ajoute-t-il.
La solution selon le député: « une coopération bilatérale » avec les Comores, pour améliorer la situation de la population comorienne et endiguer l’immigration clandestine. « On dépense 60 millions par an pour lutter contre l’immigration clandestine, on pourrait mobiliser une partie de cette somme au service du développement des Comores. Je sais que la France a les moyens d’imposer cette coopération », assure-t-il.
L’élu, qui est le seul député LR à avoir voté la confiance à Edouard Philippe -il n’était pas au courant des consignes, explique-il-, juge que le Premier ministre a « développé des sujets que Mayotte voulait entendre, comme l’immigration, la sécurité, l’école ». Sur ce dernier sujet, il salue le projet de classes de 12 élèves en CP: « je ne peux pas m’opposer à cette mesure et dire ensuite j’en ai besoin pour Mayotte», où les élèves sont 36 par classe, et certains par rotation (soit le matin, soit l’après-midi) faute de places.
Avec AFP