© Préfet de Mayotte
Deux jours après son arrivée à Mamoudzou, la Ministre des Outre-mer a présenté un nouveau plan de 53 mesures dont le montant est chiffré à hauteur d’1,3 milliard d’euros.
Un mois après la crise sociale qu’a connue le 101ème département, Annick Girardin est revenue sur le contexte de cette crise et les différentes mesures annoncées par le gouvernement. « Je veux que cette crise soit l’amorce à un avenir meilleur pour Mayotte. Il y avait d’abord une urgence absolue à traiter pour restaurer immédiatement la sécurité. C’est le sens des mesures que j’ai présentées le 13 mars dernier et que rappelle mon courrier du 17 mars dernier. »
Annick Girardin a détaillé « le Plan d’avenir » pour Mayotte et dont le Premier Ministre Edouard Philippe avait présenté quelques grands axes le 19 avril dernier. « Il y avait aussi l’obligation de prendre le temps nécessaire – un mois – pour rechercher avec l’ensemble des parties prenantes des réponses concrètes durables et d’effet rapide pour le territoire sur les multiples autres sujets qui entravent le développement et le quotidien de Mayotte.
Des mon arrivée, réunion avec les élus de #Mayotte. Pour aborder tous les sujets, entendre les inquiétudes et les espoirs des citoyens et de leurs représentants. Seule la confiance permettra aux mahorais de sortir durablement de la crise et de regarder l’avenir avec sérénité. pic.twitter.com/scOyOldb8w
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 13 mai 2018
« Des engagements concrets »
« J’ai voulu des engagements fermes, concrets, précis, inscrits dans le réél, numérotés, financés, arbitrés au plus haut niveau », a souligné Annick Girardin lors de son discours à la préfecture de Mayotte ». La Ministre des Outre-mer précise que ce nouveau plan n’enterrerait pas les précédents plans gouvernementaux. « Cet exercice n’écrase pas les précédents. Il ne renie pas Mayotte 2025, que les mahoraises et les mahorais ont pensé et construit avec l’Etat. Il ne relègue pas le plan sécurité Mayotte de 2016 aux oubliettes. Il ne fait pas l’impasse sur les travaux conduits dans le cadre des Assises des outre—mer ».
Ce nouveau plan couvre un certain nombre de thématiques, en passant par la sécurité, la santé, l’éducation et la formation, le développement d’infrastructures publiques, le logement, l’économie. Le montant global de ces 53 meures est estimé à 1,3 milliard selon la Ministre des Outre-Mer. Une somme qui se rapproche un peu du plan de rattrapage sur lequel ont travaillé les élus de Mayotte et chiffré à hauteur d’1,8 milliard d’euros.
Dans le détail de ce « plan d’avenir », 20 millions d’euros seront investis dans des travaux de modernisation urgents pour l’hôpital de Mayotte ou encore l’augmentation de moitié (soit 10 millions d’euros de plus) les crédits de la politique du logement social à Mayotte qui atteindra 30 millions d’euros, seront engagés par le gouvernement dès cette année.Pour faciliter l’accès aux soins des assurés sociaux, un « vrai système de consultations programmées à l’hôpital » sera mis en place et les personnes à faible revenu seront exemptées totalement de ticket modérateur « afin de leur ouvrir l’accès à la médecine de ville en 2019, avant l’extension de la couverture maladie universelle, CMU complémentaire,en 2022 ». En matière d’éducation, près de « 500 millions d’euros d’investissements » sur le quinquennat pour la construction d’établissements scolaires, « soit environ le double que lors du quinquennat précédent ».
En matière d’infrastructures, l’Etat va mobiliser « plus de 110 millions d’euros au cours des quinze prochaines années, près de 40 millions d’euros sur le quinquennat », pour le développement des transports en commun, et va augmenter son effort financier « pour l’entretien des routes, souvent dégradées, y compris les routes départementales ».
L’Etat va aussi « mobiliser près de 150 millions d’euros au cours de la période 2018-2020 » pour accompagner les investissements des collectivités en matière d’eau,d’assainissement et de gestion des déchets. La ministre a aussi promis la création, en lois de finance 2019, d’un « fond de développement social » destiné à construire des « crèches, établissements pour personnes âgées, services à la personne, aide aux parents, offre culturelle et de loisirs aux enfants hors de l’école… »
Penser l’avenir de Mayotte
Durant son discours de près d’une heure, Annick Girardin a souligné qu’il était nécessaire d’avoir une réflexion sur le long-terme. « Tout ne s’arrête pas avec ce plan, l’avenir de Mayotte doit nous conduire à regarder au-delà même du quinquennat ».
Une réflexion d’abord sur l’évolution de la collectivité de Mayotte. « Nous ne reviendrons pas sur la départementalisation. Mais dans le même temps, j’entends les demandes des élus concernant l’évolution vers une collectivité unique assumant pleinement son rôle de collectivité nique, à la fois département et région. »; Sur ce sujet, la Ministre des Outre-mer précise qu’une concertation avec les élus mahorais sera menée avant la fin de l’année.
Une réflexion ensuite sur l’intégration de Mayotte dans son bassin régional. « Le plan proposé aujourd’hui n’est donc qu’une étape. Une étape nécessaire mais pas suffisante pour améliorer durablement la vie de nos concitoyens. Il manque aujourd’hui une vision à plus long terme, un cap sur lequel les élus et l’Etat doivent travailler. Quelle place voulons nous avoir dans l’Océan Indien ? Quel rôle pour Mayotte dans l’axe indo Pacifique que le Président de la République appelle de ses vœux », a conclu la Ministre des Outre-mer Annick Girardin. en ajoutant que « l’Etat sera et restera aux cotés de Mayotte »