Mayotte : Hausse du nombre de migrants venant de l’Afrique des Grands Lacs et baisse de la délinquance en 2018

Mayotte : Hausse du nombre de migrants venant de l’Afrique des Grands Lacs et baisse de la délinquance en 2018

©Twitter / Préfet de Mayotte

A Mayotte, le nombre de migrants en provenance de l’Afrique des Grands Lacs (RDC, Burundi, Rwanda) est en augmentation depuis trois ans, a annoncé lundi le préfet de l’île Dominique Sorain, alertant sur la création de « filières »

Selon lui, les demandes d’asile issues de personnes venant de la région des Grands Lacs « ont doublé en trois ans ». « Sur 839 demandes d’asile » en 2018 à Mayotte, « plus de 500 concernaient surtout des personnes originaires des Grands Lacs », a déclaré le préfet lors d’une conférence de presse à Mamoudzou portant sur le bilan annuel de la délinquance et de la lutte contre l’immigration. « Il y a des filières qui se constituent », a ajouté le préfet, estimant qu’il ne fallait « pas hésiter à employer le terme de trafic ». « Le signal d’alarme, c’est maintenant », a renchéri le procureur de la République, Camille Miansoni. « Le phénomène est encore maîtrisable. Il faut s’y attaquer maintenant avant que les choses ne s’enkystent », a-t-il insisté.

Mayotte subit surtout une forte pression migratoire des îles voisines des Comores. Le préfet a souligné la baisse du nombre de reconduites à la frontière en 2018, en raison de la décision du gouvernement comorien de ne plus accepter sur son sol pendant huit mois, de mars à novembre, ses propres ressortissants expulsés du 101e département français.  Les éloignements vers les Comores se sont établis à près de 15 000, contre 19 000 en 2017. Mais en décembre, 2 400 personnes ont été éloignées, « un chiffre jamais atteint précédemment en un mois », a indiqué Dominique Sorain, pour qui ce nombre de reconduites « en un temps réduit (…) montre le potentiel » de la lutte contre l’immigration clandestine.

Baisse de la délinquance

Le préfet a également mis en avant la baisse de la délinquance générale à Mayotte, avec une diminution en 2018 de 8,8% des faits. « Il y a toujours trop de délinquance (…) mais nous ne sommes plus dans l’augmentation exponentielle de la violence que nous avons connue jusqu’en 2016″, a-t-il commenté. Les agressions ont reculé de 7,5% et les atteintes aux biens de 16,3%. Selon le préfet, cette baisse est notamment à imputer à la mise en œuvre du Plan sécurité pour Mayotte annoncé en mars dernier par la ministre des Outre-mer, comprenant des renforts humains et matériels. Cependant, les violences physiques demeurent proportionnellement plus élevées à Mayotte (11,85 pour 1000 habitants) qu’au niveau national (9,42).

Avec AFP.