Mayotte : 192 clandestins éloignés du territoire en deux jours

Mayotte : 192 clandestins éloignés du territoire en deux jours

Des gendarmes arrêtent un homme soupçonné d’être un migrant illégal, le 15 mars 2018 à Majicavo, sur l’île de Mayotte ©Ornella Lamberti / AFP

A Mayotte, « 192 personnes » en situation irrégulière « ont été éloignées du territoire » en deux jours au cours d’opérations menées par les forces de l’ordre, a annoncé la préfecture, trois jours après les annonces du gouvernement contre l’immigration clandestine.

« Conformément aux engagements pris par l’État, plusieurs opérations d’ampleur ont été menées par les forces de sécurité intérieure au cours des dernières 48h », explique la préfecture dans un communiqué, indiquant que 103 personnes ont été interpellées jeudi, et 53 vendredi, lors d’opérations de lutte contre l’immigration clandestine. Par ailleurs, « d’importantes opérations de sécurisation » ont été menées durant les deux jours à M’Tsapéré, où des troubles avaient éclaté mardi soir, lors de la négociation entre la ministre et l’intersyndicale qui mène le mouvement de contestation populaire depuis près de quatre semaines. « Neuf interpellations ont eu lieu, et cinq individus ont été déférés », ajoute le communiqué.

Des gendarmes contrôlent l'identité d'un automobiliste, le 15 mars 2018 à Majicavo, sur l'île de Mayotte ©Ornella Lamberti / AFP

Des gendarmes contrôlent l’identité d’un automobiliste, le 15 mars 2018 à Majicavo, sur l’île de Mayotte ©Ornella Lamberti / AFP

« Ces opérations, dont l’efficacité dépend de la capacité des forces de l’ordre à circuler sur le territoire, sont appelées à se poursuivre et s’amplifier dans les jours à venir », insiste la préfecture. Par ailleurs, une vingtaine d’étrangers en situation irrégulière se sont spontanément rendus aux forces de l’ordre jeudi à Mtsamboro (Nord de l’île), a déclaré vendredi la gendarmerie, en raison d’un climat communautaire tendu dans l’île. Ils étaient une vingtaine dans ce cas de figure jeudi, hommes, femmes et enfants. D’autres Comoriens auraient demandé à être reconduits à la frontière vendredi. Selon une source proche du dossier, ils étaient une cinquantaine à la mi-journée.

« Vu la situation, ils préfèrent partir (…) Ils ont peur de la violence », indique la gendarmerie de Mayotte qui a précisé que ces individus auraient subi des menaces de la part de villageois. L’intersyndicale à l’origine du mouvement contre l’insécurité qui paralyse l’île depuis le 20 février a déclaré ne pas « cautionner ces dérives » et se « dissocier » de ces exactions. Mayotte subit une forte pression migratoire des îles voisines des Comores, dont la plus proche, Anjouan, est à 70 km de ses côtes. Chaque année, ce sont quelque 20 000 personnes qui sont reconduites à la frontière. Ce vendredi, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a lancé un appel « à la responsabilité de tous » pour lever les barrages et annoncé une prochaine réorganisation des services de l’Etat à Mayotte.

Avec AFP.