Pour « bâtir ensemble le destin commun » de la Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls a invité les élus calédoniens à se concentrer sur l’avenir politique après 2018 et non se focaliser sur les querelles partisanes.
Préparer le référendum sur l’Autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, tel est l’un des objectifs essentiels de la visite officielle de Manuel Valls sur le territoire. Un dossier que le Premier Ministre maîtrise bien et suit depuis les prémices des Accords de Matignon. Pour rappel, Manuel Valls alors conseiller de Michel Rocard en 1988, découvre le sujet calédonien. « C’est Michel Rocard qui m’a initié en quelque sorte à la Nouvelle-Calédonie », déclare-t-il lors de son discours devant le Congrès ce vendredi. Manuel Valls se penche à nouveau sur la Nouvelle-Calédonie dix ans plus tard lors de la conclusion des Accords de Nouméa auprès de Lionel Jospin en 1998. Une connaissance du dossier qui lui a permis de mettre à plat certaines questions électorales sensibles et de poser une méthode de discussion pour les mois à venir lors des deux derniers Comités des Signataires. Durant son discours, le Premier Ministre a appelé à faire taire les querelles partisanes qu’il a qualifié d’« escarmouches inutiles ». Après avoir salué la mémoire des pères fondateurs de la Nouvelle-Calédonie Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, il a exhorté les 54 membres du Congrès à se concentrer sur les projets d’avenir du Caillou. «Ne jouons pas la montre. D’abord, vous ne savez pas ce qui se passera en 2017 (…) Il ne faut pas imaginer que tel ou tel changement, s’il y a changement, pourrait venir au secours de telle ou telle thèse », a a mis en garde Manuel Valls sur le fait que les échéances électorales de 2017 ne devaient pas fournir un alibi pour entraver les discussions.
L’Après référendum, l’affaire de tous
Le Premier Ministre est également revenu sur le litige électoral qui a cristallisé les tensions ces dernières semaines. « Considérer le litige sur les listes électorales comme politiquement clos, c’est la voie du courage et de la sagesse. Je n’accuse personne, et je remercie le président de l’Union calédonienne, Daniel Goa, pour les propos clairs et courageux qu’il a tenus sur ce sujet », a déclaré le Premier ministre. Il a cependant regretté que « que des démarches minoritaires aient poursuivi des combats juridiques d’arrière-garde et soufflé sur les braises, alors que les forces politiques représentatives avaient décidé de tourner la page et de se tourner vers l’avenir ».
« Le temps est compté. Novembre 2018, c’est déjà demain » a lancé le Premier ministre .« La consultation sur l’accession à la pleine souveraineté ne construira pas un consensus miraculeux. Il est donc indispensable de ne pas se limiter à cet horizon », a-t-il averti. Et pour aller jusqu’au bout de sa mission, le premier Ministre Valls a assuré que l’Etat assumerait «pleinement son rôle», rappelant que d’«éminents» experts étaient à la disposition des acteurs calédoniens pour les aider à «matérialiser le fruit de leurs réflexions». Ayant débuté par un Comité des Signataires en février dernier, l’année 2016 pourrait bien se conclure de la même manière. Manuel Valls a annoncé l’organisation d’un nouveau Comité des Signataires avant « la fin de l’année ».
Sur l’avenir institutionnel rien n est immuable c est aux élus caledoniens de décider. @manuelvalls pic.twitter.com/YXHnzFuzeF
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Préparer l’avenir c est aussi diversifier l’économie du territoire @manuelvalls #NouvelleCaledonie pic.twitter.com/nA1XdYjYrD
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