Logement en Guyane: Selon Ericka Bareigts, les efforts du gouvernement ne suffiront pas face à la pression démographique

Logement en Guyane: Selon Ericka Bareigts, les efforts du gouvernement ne suffiront pas face à la pression démographique

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Les efforts du gouvernement pour financer le logement social en Guyane ne suffiront pas à répondre à l’ampleur de la demande, a reconnu mardi soir la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts.

La ministre était interrogée en commission des finances sur le budget de l’Outre-mer pour 2017 par le député de Guyane Gabriel Serville (Front de Gauche) sur les problèmes de logement social et d’immigration massive. Selon lui 25.000 migrants en provenance d’Haïti sont en train d’affluer en Guyane, et « en matière de logement, le compte n’est pas suffisant ». « Si on n’apporte pas des réponses urgentes et efficaces » au problème de logement « si critique » en Guyane comme à Mayotte, « ces deux régions risquent de plonger dans le désordre », alerte-t-il.

Selon lui, la « Guyane est le territoire qui connaît déjà le plus fort taux de logements sur-occupés ». Selon le projet de loi de finances 2017, les crédits en faveur du logement social Outre-mer sont  « sanctuarisés » à 247 millions d’euros. « Cette année, la Guyane a particulièrement pu bénéficier de la non consommation de crédits d’un autre département d’Outre-mer, ce qui a pu augmenter votre part », a répondu la ministre. Dans une réponse écrite à l’autre députée de Guyane Chantal Berthelot (apparentée PS) sur le même sujet, rendue publique mercredi, Ericka Bareigts précise que la Guyane a bénéficié de 49,5 millions d’euros, alors que seuls 26,7 millions étaient inscrits en loi de finances.

« Mais ça ne répond pas sur le fond à votre question. Face à une demande d’une ampleur particulièrement forte, la Ligne budgétaire unique (LBU, crédits destinés au logement social) ne pourra pas répondre. Je vous dis absolument oui », a reconnu la ministre. Si des « démarches particulières » ont été engagées en matière de logement (signature prochaine d’un Pacte d’avenir, lancement d’un plan logement outre-mer) en Guyane, « l’effort ne réglera pas le sujet migratoire et le poids pour votre territoire », a-t-elle ajouté. Elle a estimé qu’il faudrait, pour la question migratoire, là aussi « des démarches particulières ».

En août, le préfet de Guyane a fermé le guichet d’accueil de la préfecture pour l’enregistrement des demandes d’asile, du fait d’un afflux massif de réfugiés auquel ses services ne pouvaient plus faire face.