La Ministre des Outre-mer a organisé un point d’étape ce 16 février 2017 avec les experts de la Commission nationale des « Enfants de la Creuse ». Elle a notamment annoncé des mesures très attendues de la part des associations représentant des Enfants de la Creuse, dont la prise en charge des billets d’avion.
Parmi ces mesures-phares citées, on retrouve a création d’une bourse de mobilité qui financera les billets d’avion ( à hauteur de 90%) et un hébergement à la Réunion sur la base des 3 nuitées(prise en charge jusqu’à 95%).Des annonces qui ont été vivement applaudies durant plusieurs minutes par les Enfants de la Creuse,très émus présents pour suivre ce point d’étape.« Face aux légitimes et impérieux besoins des Réunionnais de la Creuse, j’ai souhaité avant la fin des travaux de la Commission, proposer un ensemble de mesures afin de leur permettre de retrouver leurs racines et de se réapproprier leur mémoire. La réponse du gouvernement se devait d’être à la hauteur des enjeux» explique Ericka Bareigts. Ainsi après le temps de la reconnaissance, semble s’ouvrir le temps des premières réparations, un an après la mise en place de la Commission nationale des « Enfants de la Creuse ». Jean-Phillipe Jean-Marie le président de l’Association Rasinn Anler se félicite de ces mesures mais déclare que ce travail doit aller encore plus loin. « C’est déjà un premier pas mais je crains qu’avec l’approche de l’élection présidentielle, le temps restant est court. Est-ce que cela va se poursuivre sur le long terme après la présidentielle », s’interroge-t-il. Selon la Ministre des outre-mer, ces aides seront effectives dès le mois prochain.
Applaudissements nourris par les. «enfants de la Creuse » pic.twitter.com/eJUD7D3HPe
— Outremers360 (@outremers360) 16 février 2017
En attente du rapport de la Commission prévu pour février 2018, les experts ont présenté les premiers résultats issus de leurs recherches et diverses auditions. D’abord, les experts de la Commission ont pu identifier 2150 ex-mineurs transplantés dans 64 départements, au lieu des 1615 auparavant avancés. Dans ses préconisations, la Commission a insisté sur le fait que la liste des ayants-droits devait être confiée à une structure indépendante, garantissant les droits individuels de chacun au respect de sa vie privée. Demande entendue par Ericka Bareigts qui a annoncé la nomination du juriste réunionnais Ferdinand Melin-Soucramanien à cette fonction. « Son rôle sera de travailler autour de la liste des enfants déplacés, issue des travaux de recherche de la Commission pour trouver les moyens juridiques de pérenniser cette liste au regard de la législation »a déclaré Ericka Bareigts.
« Ce dispositif ne naît pas avec Michel Debré »
Le président de cette commission Philipe Vitale a également souligné que le départ des populations réunionnaises résulte d’une politique globale antérieure à la proposition de Michel Debré. « Ce dispositif ne naît pas avec Michel Debré. Si celui-ci, député de la Réunion, ancien premier ministre et membre du gouvernement de 1966 à 1973, lui donne une impulsion nouvelle, la question démographique et celle du transfert des populations pauvres de la Réunion remonte à la première phase de la transition démographique de l’île. Deux ans après la départementalisation de 1946, le rapport de l’inspecteur général Jean Finance sur la situation sanitaire et sociale de la Réunion, insiste sur la question de la surpopulation de l’île. Et il conclut, je cite les termes du rapport: « la seule solution, c’est l’exportation de population », décrit Philippe Vitale.