Les dossiers à suivre… à Wallis et Futuna

Les dossiers à suivre… à Wallis et Futuna

Bilan de l’année en cours et perspectives pour la suivante, septembre donne l’occasion de faire le point sur les dossiers qui font et continueront de faire l’actualité des COM dans les prochains mois. Outremers360 en poursuit le tableau.

Le Président de l’Assemblée territoriale de Wallis et Futuna Mikaele Kulimoetoke est actuellement en mission officielle à Paris. Ce lundi, il a rencontré Ericka Bareigts. Avec la ministre, il est notamment revenu sur le système de gouvernance de Wallis et Futuna, la péréquation de l’électricité et de l’eau, le contrat social pour les personnes âgées et handicapées que Mikaele Kulimoetoke souhaite améliorer, le contrat de développement qu’il souhaite prolonger jusqu’en 2017, la desserte aérienne et maritime ou encore la fonction publique à Wallis et Futuna.

Evolution statutaire de Wallis et Futuna

Lors de la visite des rois de Wallis et Futuna à Paris en juillet dernier, la ministre des Outre-mer, qui était alors George Pau-Langevin, avait souligné la nécessité de « toiletter » le statut de l’archipel, régit par la loi du 29 juillet 1961 et l’article 74 de la Constitution. Cette révision du statut devrait permettre plus de compétences exécutives à l’Assemblée territoriale de Wallis et Futuna, et notamment à son Président plutôt qu’au Préfet. « Comme dans les autres collectivités, il faut que le président de la collectivité puisse avoir un pouvoir exécutif mais il faut combiner cela avec le pouvoir des rois » avait alors souligné George Pau-Langevin. « Actuellement, on nous impose de procéder à un projet de loi organique avec des délais alors qu’on aimerait bien avoir un temps minimum pour consulter la population » a confié Mikaele Kulimoetoke. S’il est complètement acquis à la cause d’un transfert de compétences exécutives, Le Président de l’Assemblée territoriale veut prendre le temps, consulter la population, avec en ligne de mire la compétence sur les ressources minières sous-marines.

Ressources minières sous-marines

©CNRS

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Toujours en juillet dernier, George Pau-Langevin évoquait, avec les rois de Wallis et Futuna, l’exploration des ressources minières sous-marines: « Nous avons convenu d’envoyer une mission qui soit à la fois une mission d’exploration qui va entendre les inquiétudes des populations et une mission pédagogique qui va expliquer aux gens comment les choses peuvent se passer ». Les autorités coutumières, rois et chefferies, sont hostiles, tant au nom de la protection de l’environnement que de la maîtrise de la propriété de leur terre et par extension de leur « mer ». Mikaele Kulimoetoke partage ce scepticisme et souhaite que le futur toilettage du statut oblige une consultation de la population sur le destin de ces ressources. « Nous, élus de Wallis et Futuna, avons déjà émis un avis très réservé. L’environnement subira les conséquences de cette exploitation. Il faut au moins qu’on ait une documentation et des informations sur les risques qu’implique une exploitation des fonds marins. N’oublions pas que nos stocks halieutiques vont connaitre une évolution négative et donc des difficultés par rapport à ces exploitations. Les machines vont jusqu’à aspirer 600 tonnes de terres rares par heure, ça nous rend interrogatifs sur l’efficacité de cette exploitation qui certes sous-entend le développement économique mais qui sacrifiera notre environnement proche ».

Liaison aérienne et maritime

« On a évoqué une indemnité, ou intervention budgétaire de l’Etat, pour équilibrer Futuna par rapport à Wallis, au niveau du prix du billet d’avion et du bateau. Les habitants de Futuna sont doublement pénalisés: ils sont obligés de payer un avion pour partir à Wallis, puis un autre billet pour l’international. Il y a également des difficultés au niveau du fret et des marchandises, ce qui se ressent dans les prix exercés dans les commerces. On a mis en place un appel d’offre, effectif en 2017, de manière à trouver une compagnie aérienne qui puisse rallier Fidji à Futuna et Futuna à Wallis aller / retour, de façon à rallier Futuna à Fidji et partir à l’extérieur, pour moins cher par rapport à Aircalin qui nous asphyxie« , nous indique Mikaele Kulimoetoke. Pour l’heure, seuls deux « twin otters » desservent l’île de Futuna au départ de Wallis-Hihifo. De là, les habitants souhaitant sortir de l’archipel n’ont que pour seule option de prendre la compagnie calédonienne. Les élus wallisiens et futuniens veulent donc casser ce monopole en ouvrant une nouvelle route via Futuna et les Fidji.

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D’autres sujets viendront dans les mois qui viennent rythmer la vie politique de Wallis et Futuna. On parle notamment de la téléphonie mobile ou encore, de la poursuite de la baisse des prix de l’électricité et de l’eau, débutée en juillet dernier. Au volet désenclavement numérique, une délégation samoane doit se rendre à Wallis et Futuna début octobre pour la finalisation du contrat prévoyant le câble sous-marin entre les deux archipels. Ce câble sera connecté au réseau Moana qui reliera la Nouvelle-Zélande à Hawaii en passant par plusieurs Etats et territoires insulaires du Pacifique. Reste, sur le plan institutionnel, le contentieux du royaume d’Uvea qui, depuis avril 2016, se retrouve avec deux rois, suite à des conflits au sein de la chefferie. Le Président de l’Assemblée territoriale a vivement critiqué l’arbitrage dans la foulée du Préfet Marcel Renouf qui selon lui, sortait du cadre de ses compétences. La situation est depuis restée au point mort.