©Ornella Lamberti / AFP
Les électeurs de Mayotte auront une impression de déjà vu dimanche, pour le second tour de la législative partielle, en choisissant entre la députée sortante Ramlati Ali (sans étiquette) et Elad Chakrina (LR soutenu par le FN), déjà finalistes en 2017, alors que le scrutin reste menacé par les barrages.
La députée sortante Ramlati Ali est arrivée en tête du premier tour avec 36,15% des suffrages exprimés (3.875 voix), contre 32,59% (3.493 voix) pour Elad Chakrina. En juin 2017, se présentant alors sous l’étiquette PS (elle a ensuite siégé au sein du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale), Mme Ali, 56 ans, était devenue la première femme députée de Mayotte, battant de 54 voix Elad Chakrina.
Son élection a été annulée le 19 janvier par le Conseil constitutionnel. Les Sages ont considéré que, eu égard au «faible écart de voix entre les candidats présents au second tour», «la sincérité du scrutin (avait) été altérée».
RamlatiAli a été mise en examen le 14 février pour complicité de fraude électorale, notamment en raison du recours à des procurations litigieuses lors du scrutin de juin. Ayant fait appel de cette décision, elle se représente sans étiquette.
Après être arrivée en tête au 1er tour, elle a obtenu le soutien de Christophe Castaner, délégué général de LREM. Les Radicaux ont également annoncé qu’ils la soutenaient.
De son côté, l’avocat Elad Chakrina, que le président du groupe LR est venu personnellement soutenir à Mayotte, a obtenu la semaine dernière le soutien inédit de la présidente du FN Marine Le Pen.
Cette dernière a réitéré jeudi ce soutien sur une radio locale, radio Kwezi: «j’appelle à voter pour le candidat soutenu par Mansour Kamardine (député LR de la 2e circonscription, NDLR), qui partage notre analyse lucide sur la situation catastrophique de Mayotte et nos inquiétudes pour son avenir», selon des propos retranscrits sur twitter.
Mais l’incertitude demeure sur l’accès aux bureaux de vote. Les organisateurs du mouvement de contestation populaire qui paralyse le territoire depuis plus de quatre semaines ont menacé de bloquer le second tour si leur demande d’un émissaire du Premier ministre pour négocier n’est pas satisfaite.
Dans ce contexte difficile, le premier tour avait été marqué par une abstention de 69,61%.
Avec AFP