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Le sénateur Paul Vergès a annoncé lors d’une conférence de presse, sa volonté d’instituer la date du 19 mars 1946 comme un jour férié.
L’année 2016 marque le 70ème anniversaire de la départementalisation des quatre anciennes colonies françaises : la Guadeloupe, la Martinique,Guyane et la Réunion. À cette occasion, le sénateur Paul Vergès a exprimé lors d’une conférence de presse, le souhait que la date du 19 mars 1946 soit commémoré et devienne un jour férié. Il a ainsi déposé une proposition de loi allant en ce sens. Pour le sénateur réunionnais, cette date a marqué l’ouverture d’une nouvelle ère, car elle émane même « d’une volonté réunionnaise et antillaise »porté par les différents élus de ces îles, alors que les deux précédents régimes qu’ont connu ces territoires (esclavagisme et mise en place d’un régime colonial) provenaient du pouvoir parisien. » Tous les peuples colonisés se sont orientés vers la reconquête de leur autonomie ou de l’indépendance. Les seuls qui ont choisi une voie opposée, ce sont ceux qui ont subi trois siècles d’intégration et d’assimilation », rappelle Paul Vergès, « ils ont demandé une solution qui a étonné tout le monde, l’intégration à la République. Car ils avaient eu des siècles de déculturation et de pression par l’assimilation ».
Mais aujourd’hui, le sénateur affirme qu’il faut ouvrir une autre « ère », marquer une autre rupture. « Les opinions arrivent à la conclusion que les résultats de la politique sociale, économique issue de la loi du 19 mars prennent fin. Il n’y a plus de progrès possible. Il y a une unité aujourd’hui dans l’opinion, à changer, faire autrement ». Pour Paul Vergès, ce bilan sur la départementalisation semble inévitable. Il rappelle sur ce point l’annonce par François Hollande, en mai 2015, un projet de loi en deux volets : institutionnel et lutte contre les inégalités. « Tout annonce que le bilan doit être fait d’urgence », indique le sénateur. Malgré les avancées positives dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services publics, Paul Vergès note aussi un échec sur les plans économiques, sociaux et culturels, du fait du poids de l’intégration.
Intégrer davantage la Réunion dans sa région géographique
Le fondateur et président du Parti Communiste Réunionnais, a évoqué également les thèmes de la Francophonie et de la création d’une Université de l’Océan Indien. Sur l’héritage positif de la loi de la départementalisation, il souhaite que la Réunion devienne également un acteur du rayonnement de la francophonie dans une région où l’anglais ne cesse de progresser. « C’est maintenant que le gouvernement français doit mettre les moyens pour maintenir la francophonie. Le développement que nous pouvons impulser serait profitable à tous les pays de la région et permettrait à la langue française de toujours rayonner dans cette partie du monde », at-il ajouté.En soulignant l’excellence de la formation réunionnaise, Paul Vergès désire relancer le projet de la relance la relance du projet de l’Université de l’océan Indien. « Faisons le co-développement et nous serons utiles à toute la zone. C’est une carte à jouer, un atout demandé par les autres », indique Paul Vergès.