Le Réunionnais Thierry Bert nommé Rapporteur général des Assises de l’Outre-mer

Le Réunionnais Thierry Bert nommé Rapporteur général des Assises de l’Outre-mer

©Outremers360

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé, lors d’une conférence de presse ce vendredi matin, la nomination du Réunionnais Thierry Bert en tant que Rapporteur général des Assises de l’Outre-mer, qui débuteront fin septembre 2017. Annick Girardin a également précisé que son premier déplacement aura lieu fin juillet en Nouvelle-Calédonie, pour les 70 ans de la Communauté du Pacifique sud (CPS).

« J’ai su que j’étais nommé ce matin à 9h », a confié Thierry Bert à l’issue de la Conférence de presse organisée par la ministre des Outre-mer. « Je n’ai donc pas encore l’intégralité de mon équipe mais on va s’y mettre et ce sera opérationnel en septembre », assure-t-il. Pour Thierry Bert, les Assises des Outre-mer doivent permettre « de faire émerger les énergies et de les fabriquer sous forme de projets. Ce qui manque souvent ce sont des projets avec un début, une fin et un but. Ce ne sont pas des programmes, ni des législations et ni des idées institutionnelles. On se focalise sur le concret et il y a énormément de choses à faire », explique-t-il.

Lors de sa rencontre avec les élus ultramarins, ce jeudi 6 juillet, la ministre des Outre-mer a notamment évoqué une méthode « participative et innovante » pour ces Assises. « Il faut beaucoup d’échange et mettre à l’intérieur, non pas seulement les institutionnels, mais également les forces vives, celles qui ont les idées: les journalistes, les gens qui font du numérique, ceux qui font les innovations, ce sont aussi des gens qui sont dans la mode, et également les associations », précise Thierry Bert. « Il faut faire des projets et non une liste de mesures. La grande difficulté est de faire des mesures qui ne sont pas suivi après ».

Né à La Réunion, plus précisément à Saint-Denis, Thierry Bert a quitté son île natale à l’âge de 16 ans, à l’obtention de son diplôme du Baccalauréat. Neveu de Raymond Barre, Thierry Bert a évoqué les liens étroits avec l’ancien Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing: « C’est lui qui m’a éduqué lorsque je me suis séparé de mes parents pour venir dans l’Hexagone préparer l’Ecole Normale Supérieure ». Après 4 ans à l’Ecole Normale Supérieure, Thierry Bert obtient une agrégation de Lettres puis intègre l’ENA, d’où il sortira à l’Inspection générale des Finances.

« L’une des raisons pour lesquelles la ministre des Outre-mer a été intéressée par mon profil, c’est parce que je me suis énormément occupé des Outre-mer par le biais des affaires européennes », explique-t-il. En effet, Thierry Bert a travaillé au sein du Secrétariat des Affaires européennes puis au sein du Cabinet de François Mittérand lors du traité de Maastricht, entre 1991 et 1995. Il rejoindra par la suite le Cabinet du Président de la Commission européenne. Un parcours qui lui a permis de « gérer toutes les questions concernant les filières de la banane, de la canne, du rhum, de l’octroi de mer et surtout, de mettre au point avec Jacques Delors les questions concernant la mise en place des Régions ultrapériphériques ». Thierry Bert a également été Directeur général chargé de la gestion de France Télévisions de 2005 à 2007, Conseiller spécial auprès du Directeur général de la Caisse d’Epargne en 2008, et plus récemment, Délégué général de l’Union Sociale pour l’Habitat.

La ministre des Outre-mer en Nouvelle-Calédonie pour fin juillet

Lors de cette conférence de presse, la ministre des Outre-mer est revenu plus en détail sur l’organisation et les modalités des Assises de l’Outre-mer. Ces Assises se feront notamment par le biais d’un « outil constitutionnel »; l’Article 73 de la Constitution. Le Rapporteur général Thierry Bert sera secondé par une équipe interministérielle. De son côté, la ministre des Outre-mer présidera le Comité stratégique des Assises, qui se dérouleront sur près d’un an: une phase de lancement, une phase de diagnostique et de consultation, la restitution des Assises et enfin, la synthèse avec la publication du « Livre Bleu Outre-mer », en juillet 2018, soit en parallèle des contrats de convergence prévus par la loi EROM.

La ministre des Outre-mer a profité de cette conférence de presse pour présenter les membres de son cabinet ©Outremers360

La ministre des Outre-mer a profité de cette conférence de presse pour présenter les membres de son cabinet ©Outremers360

« Il faut sortir d’une vision monolithique » des Outre-mer a défendu la ministre, qui préfère mettre en exergue les spécificités de chaque territoire. Annick Girardin souhaite également « sortir de la gestion de l’urgence permanente » et veut instituer « le réflexe Outre-mer ». La ministre a aussi annoncé une enveloppe d’1 million d’euro à destination de projets innovants. Enfin, Annick Girardin se définit, à l’instar de sa prédécesseur Ericka Bareigts, comme une « femme de terrain ». Elle a par ailleurs annoncé son premier déplacement en Outre-mer fin juillet qui se fera en Nouvelle-Calédonie, pour les 70 ans de la Communauté du Pacifique sud et bien sûr, pour le suivi de l’Accord de Nouméa. Elle se rendra ensuite à Mayotte fin août et en Guyane fin septembre.