Le Premier ministre « prêt » à « faire évoluer la loi » pour les quatorzaines en Nouvelle-Calédonie

Le Premier ministre « prêt » à « faire évoluer la loi » pour les quatorzaines en Nouvelle-Calédonie

« Nous devons veiller à ce que la pratique de la quarantaine telle qu’elle est souhaitée en Nouvelle-Calédonie puisse être préservée », a déclaré le Premier ministre lors de la séance des QAG de ce mardi 19 mai. Édouard Philippe s’est dit « prêt » à « faire évoluer la loi sur l’état d’urgence sanitaire dans le cas spécifique de la Nouvelle-Calédonie ». 

« C’est un impératif de santé auxquels nous sommes tous, locaux, métropolitains, quelles que soient les forces politiques (…), extrêmement attachés », a-t-il poursuivi. Édouard Philippe était notamment interrogé sur les quatorzaines en Outre-mer, à tous les arrivants. Depuis leur mise en place, celles-ci s’effectuaient dans des hôtels ou des centres dédiés, selon les territoires.

Mais le Conseil constitutionnel a censuré cette disposition prévue dans la loi du 12 mai, obligeant les territoires à laisser le choix d’une quatorzaine en centre dédié ou à domicile. En outre, sa durée ne peut être prolongée qu’avec l’autorisation du juge des Libertés.

« Ce nouveau dispositif a suscité une grande émotion au sein de la population locale et provoqué un certain nombre de réactions politiques », a déclaré la députée Patricia Lemoine, qui s’exprimait au nom des députés calédoniens Philippe Gomes et Philippe Dunoyer (UDI). « Il est beaucoup moins contraignant que celui en vigueur jusqu’à présent en Nouvelle-Calédonie, où la quarantaine s’effectuait obligatoirement à l’hôtel durant 14 jours, suivis d’une semaine en confinement strict à domicile ».

« Comme l’a souligné le conseil scientifique national, dans son avis du 12 mai, c’est ce régime particulièrement rigoureux qui a permis à la Nouvelle-Calédonie d’être aujourd’hui indemne du Covid-19 et la protège d’une éventuelle réintroduction du virus », a-t-elle poursuivi, appelant à « ajuster en urgence le dispositif de quarantaine prévu par la loi, notamment en direction des Outre-Mer indemnes de Covid-19 ».

Pour Édouard Philippe, la décision du Conseil constitutionnel n’interdit pas l’observation d’une quarantaine « exigeante ». L’intervention du juge des Liberté est selon lui, « une garantie importante ». Le Premier ministre s’est toutefois dit « prêt » à « faire évoluer la loi sur l’état d’urgence sanitaire dans le cas spécifique de la Nouvelle-Calédonie ». Un amendement en ce sens a été déposé par le Sénateur Gérard Poadja, afin de maintenir le dispositif calédonien de quarantaine.

« Conjugaison des compétences » 

Le Premier ministre a également souligné la « nécessaire conjugaison des compétences » et « le nécessaire maintien de l’ensemble des mesures que nous prenons dans l’esprit des accords de Matignon et Nouméa ». « Il ne s’agit pas de revenir sur la logique de ses accords » mais de « trouver avec les autorités compétentes les bonnes solutions pour éviter l’introduction et la circulation de ce virus », insiste-t-il.

Revenant sur les différentes mesures prises en Nouvelle-Calédonie depuis le début de la crise sanitaire, Édouard Philippe a salué que celles-ci « aient été prises conjointement » par le représentant de l’État et le président du gouvernement calédonien, appuyant une « conjugaison des compétences » plutôt qu’une « concurrence des compétences ». « Au lieu de se livrer à un combat d’arrière-garde nocif (…), les compétences se sont entendues et ont pris des arrêtés conjoints ».

Le Premier ministre a assuré être en contact avec toutes ces compétences calédoniennes : « Philippe Dunoyer, le président du Congrès, le président du gouvernement, le président de la province Nord, la présidente de la province Sud, le président de l’Union calédonienne », a-t-il cité.