Le gouvernement calédonien lance 86 actions pour réformer le système de santé

Le gouvernement calédonien lance 86 actions pour réformer le système de santé

Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge de la Santé, présente le plan du gouvernement ©La Dépêche de Nouvelle-Calédonie

Mardi 4 septembre, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a arrêté le projet de délibération du Congrès pour le plan de santé calédonien baptisé « Do Kamo, Etre épanoui ! ». Il se décline en 86 actions pour réformer en profondeur le modèle économique et la gouvernance du système de protection sociale et de santé pour les 10 prochaines années. Un sujet de notre partenaire La Dépêche de Nouvelle-Calédonie

« Do Kamo, Etre épanoui ! » c’est parti. Et une fois n’est pas coutume, c’est Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge de la santé, qui est venue en conférence de presse hebdomadaire présenter le plan santé. Il développe 86 actions pour réformer en profondeur le système de protection sociale et de santé calédonien, à commencer par la gouvernance de la Cafat et les mesures de sécurisation pour « sauver le soldat Ruamm », selon les termes du membre du gouvernement.

Mais « Do Kamo » c’est un tout. « C’est sortir de la vision unique du soin pour une approche beaucoup plus globale de la santé. Les travaux de l’OMS ont démontré que le soin en représente que 25% des facteurs qui influent sur la santé, 60% des autres facteurs relèvent de la prévention », a tenu d’emblais à expliquer Valentine Eurisouké. Parce qu’il s’agit ici d’adapter le modèle social calédonien à la nouvelle conjoncture économique « relativement contrainte », à la croissance démographique, au vieillissement de la population, à l’accroissement de l’offre de soin sur le territoire et à la flambée des maladies non transmissible puisque, c’est le paradoxe, « malgré une offre de soin de plus en plus pointue et complète, les Calédoniens sont de plus en plus malades », précise Valentine Eurisouké.

Un plan en 3 axes et 86 actions 

Le Premier axe stratégique développé, c’est bien évidemment le nouveau modèle économique du système de santé. Normal, il y a urgence en la matière avec un Ruamm (régime unifié d’assurance maladie-maternité) qui affiche au compteur un déficit de près de 4 milliards de francs et une conjoncture économique peu favorable. Pour le gouvernement, il faut d’abord sécuriser la trésorerie du Ruamm – ce sera à l’ordre du jour mardi prochain -, réduire et maîtriser les dépenses de santé. Comment ? « Il faut fixer une enveloppe annuelle du financement du système de santé, un cap de financement de nos dépenses, des choses qui ne se font pas forcément faites aujourd’hui dans la gouvernance », explique le membre du gouvernement. « Il va aussi falloir trouver des recettes nouvelles, mais ce ne sera possible que lorsque nous aurons identifié les économies de santé et les enveloppes à ne pas dépasser ».

Deuxième axe du plan, et non des moindres, la construction d’une nouvelle gouvernance pour le système de santé. « Aujourd’hui la répartition des compétences fait que nous avons du mal à coordonner les politiques publiques », précise Valentine Eurisouké. « Il nous faut également créer un système de régulation pour surveiller les objectifs d’évolution des dépenses de santé fixées par les politiques. Nous l’avons mentionné dans la délibération cadre votée par le Congrès, il s’agit d’une autorité indépendante de régulations (AIR) qui fait débat aujourd’hui chez les partenaires sociaux tout comme la transformation des statuts de la Cafat en établissement public administratif (EPA) ». Mais les élus aussi seront évalués puisqu’il est prévu un cadre pour mesurer la pertinence des politiques publiques. « Beaucoup d’études sont mises en œuvre, beaucoup de moyens sont alloués à la santé, mais il n’y pas d’évaluation à ce jour », pointe le membre du gouvernement.

Beaucoup d’autres actions vont être lancées en matière de prévention, que le gouvernement souhaite accessible à tous les Calédoniens et tout au long de leur parcours de vie, mais aussi d’offres de soins de proximité et d’alternatives à l’hospitalisation complète très coûteuse.