L’Assemblée Nationale a adopté la nuit dernière le budget du ministère des Outre-mer pour 2017, maintenu à plus de 2 milliards d’euros et axé notamment sur des mesures en faveur des entreprises, de l’emploi et du logement social, malgré certaines critiques de députés ultramarins.
En présentant son premier (et dernier du quinquennat) projet de budget en tant que ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts a livré un long plaidoyer des actions de l’Etat en Outre-mer. Elle a souligné la sanctuarisation de la ligne budgétaire unique en faveur du logement social, l’augmentation de 16,5 millions d’euros des engagements budgétaires en 2017 hors dépenses fiscales, le maintien d’un budget Outre-mer à plus de 2 milliards d’euros. « Contrairement à la majorité précédente, nous ne nous sommes pas désengagés, nous avons renforcé notre action au service des Outre-mer », a-telle déclaré devant l’Assemblée. Un budget dont la ministre se dit « particulièrement fière ».Pour rappel, il s’agit là du budget propre au ministère, l’essentiel des credits destinés aux Outre-mer venant des ministères techniques, défense, éducation nationale ou finances.
Le poste le plus important reste celui des exonérations de charges sociales patronales pour 1,033 milliard d’euros, cependant en baisse par rapport à 2016 (1,150 milliard), ce qu’ont déploré les groupes LR et UDI. Le budget sanctuarise les crédits en faveur du logement social à hauteur de 247 millions, maintient à 57 millions le financement du Service militaire adapté (SMA) afin d’atteindre l’objectif de 6 000 jeunes formés par an en 2017, et soutient à hauteur de 85 millions d’euros l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (LADOM), qui finance les billets d’avions pour les jeunes étudiants. Par ailleurs, la dotation globale d’autonomie accordée chaque année à la Polynésie française après les essais nucléaires réalisés entre 1966 et 1996, va augmenter de dix millions pour atteindre 90 millions d’euros.
Un bilan satisfaisant dans l’ensemble
L’ensemble des députés ultramarins a dressé un « bilan plutôt satisfaisant » à l’instar des députés Ibrahim Aboubacar, Serge Letchimy ou la guyanaise Chantal Berthelot. Cependant, le député de Martinique Alfred Marie-Jeanne a préféré s’abstenir sur le vote du budget dénonçant « des promesses électorales » et critiquant une politique d’austérité de la part du gouvernement. Abstention aussi pour le groupe Les Républicains représenté par le député de Saint-Martin Daniel Gibbs. Daniel Gibbs a évoqué « un soulagement relatif », « car sur le papier le budget apparaît préservé, mais après analyse de l’évolution des crédits, ils accusent une baisse », a-t-il dit, reprenant l’analyse de la Commission des finances qui a mis en avant une baisse des crédits « à périmètre constant ».
Avec AFP