Le ministère des Outre-mer a maintenu son budget pour 2017 « au dessus du seuil de 2 milliards d’euros », axé notamment sur des mesures en faveur des entreprises, de l’emploi et du logement social.Le budget outre-mer s’élèvera à 2,032 milliards d’euros, en légère hausse par rapport à 2016 (2,016 milliards).
« Ce budget est un bon budget » et « un budget volontaire », a souligné la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts lors d’une conférence de presse, soulignant que « le quinquennat précédant n’avais jamais atteint les 2 milliards ». Les mesures qui seront votées dans le cadre de la loi Egalité réelle outre-mer examinée le 4 octobre à l’Assemblée ne seront pas financées par le budget des Outre-mer, mais « par du budget complémentaire, issu d’autres ministères », a assuré la ministre.
Le poste le plus important du budget reste celui des exonérations de charges sociales patronales pour 1,033 milliard d’euros (plus de la moitié du budget), en baisse cependant par rapport à 2016 (1,150 mds). « Cela aide notamment les TPE et PME », a dit Mme Bareigts.
Le gouvernement a également validé le maintien (gel) des abattements applicables aux entreprises dans les zones franches d’activité ultramarines, ce qu’elle avait déjà annoncé début septembre. Ce sont 5 millions d’euros de fiscalité locale qui ne seront pas prélevés auprès des entreprises en 2017.
Les crédits en faveur du logement social sont par ailleurs « sanctuarisés » (247 millions). « Nous sommes dans la concrétisation du Plan Logement » lancé en mars 2015, a rappelé la ministre, avec « une augmentation de la production de logements sociaux d’environ 35%. C’est un bon signe pour les familles et le BTP. Cela nous permettra d’être sur une production de 8 à 9.000 logements sur un an, ce qui équivaut à 15.000 emplois », a-t-elle estimé.
Autres motifs de satisfaction pour la nouvelle ministre: le soutien à l’investissement public via la création d’un « équivalent fonds vert », doté de 25 M EUR, pour aider les collectivités à mobiliser des prêts auprès de l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 100 millions, notamment en faveur de projets destinés à lutter contre les effets du changement climatique. .
Par ailleurs, la dotation globale d’autonomie, surnommée rente nucléaire et accordée chaque année à la Polynésie française par la France, va augmenter de dix millions d’euros. Cette dotation, destinée à compenser la chute de l’activité économique après les 193 essais nucléaires réalisés sur les atolls de Moruroa et Fangataufa entre 1966 et 1996, va passer de 80,5 M EUR en 2016, à 90,5 M EUR.
Parmi les autres points notables du budget: le Service militaire adapté (SMA), fort de ses taux élevés d’insertion professionnelle pour les jeunes, est maintenu à 57 M EUR afin d’atteindre l’objectif de 6.000 jeunes par an à la fin du quinquennat. L’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (L’ADOM), qui finance les billets d’avions pour les jeunes devant étudier dans l’Hexagone est soutenue à hauteur de 85M EUR. L’Institut de formation aux carrières administratives, sanitaires et sociales (Ifcass) de Dieppe, principalement destiné aux jeunes d’Outre-mer, et qui était menacé de fermeture, est soutenu par le ministère à hauteur de 700.000 euros.