L’assemblée nationale vote le budget Outre-mer 2020

L’assemblée nationale vote le budget Outre-mer 2020

©Twitter / Stéphane Claireaux

L’Assemblée nationale a adopté, mercredi 6 novembre au soir, le budget du ministère des Outre-mer pour 2020, qui s’élève à quelque de 2,5 milliards d’euros. Il est en baisse de 100 millions d’euros par rapport à 2019, notamment en raison de crédits non consommés.

« A périmètre constant », le budget de la mission Outre-mer s’élève à 2,6 milliards en autorisations d’engagement (nouvelles dépenses que le ministère peut réaliser chaque année) mais à 2,5 milliards (2,45 hors exonération de charges) seulement en crédits de paiement, en baisse de 100 millions par rapport à 2019, a expliqué la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Mais « les autorisations d’engagement sont maintenues à un niveau très élevé, c’est historiquement l’un des plus gros budgets Outre-mer », a-t-elle insisté. La baisse des crédits de paiement s’explique notamment par « des crédits non consommés », pour 66 millions, a-t-elle expliqué, mettant notamment en avant un manque d’ingénierie locale pour porter les projets.

« Pas à la hauteur des besoins »

« Il n’est pas acceptable de voir la faute rejetée sur les opérateurs et les collectivités », a dit Jean-Michel Clément (Libertés et territoires). « Nous ne sommes pas des incapables », a déclaré le député PS de Martinique Serge Letchimy. « A aucun moment je n’exonère l’État de sa responsabilité dans le retard qu’ont pris un certain nombre d’opérations dans les territoires », a répondu Annick Girardin, précisant avoir demandé un inventaire précis des crédits qui n’ont pas pu être consommés, et proposant un groupe de travail sur le sujet avec les parlementaires.

Plusieurs députés ont dénoncé la baisse des crédits pour le logement. « Cette année, les moyens en logement sont les plus faibles de ces dernières années », selon Nicole Sanquer (Polynésie, UDI-Agir). « 215 millions d’euros en autorisation d’engagement, la somme n’est pas à la hauteur des besoins des Outre-mer, mais je reste malheureusement persuadée qu’on ne sera pas capable en 2020 de consommer la totalité des crédits », a regretté la ministre.

« Une cure d’austérité »

Après une succession d’amendements de tous les partis demandant d’augmenter les crédits pour améliorer l’aide à la mobilité entre les Outre-mer et l’Hexagone, la ministre a annoncé un groupe de travail pour revoir les conditions d’éligibilité aux aides à l’achat de billets d’avions, trop restrictives actuellement. « Il faut arrêter de reporter à demain, à quoi ça sert d’être ministre des Outre-mer si vous ne vous mettez pas à la place des Ultramarins », s’est emportée un peu plus tard Nadia Ramassamy (La Réunion, LR), l’accusant de « ne pas être née en Outre-mer ». « Vous n’entendez pas la souffrance du peuple, c’est une cure d’austérité », a affirmé Jean-Luc Ratenon (La Réunion, LFI).

Un amendement pour augmenter d’un million d’euros l’aide au retour des défunts pour les familles défavorisées a été adopté. Un autre a augmenté de 100 000 euros les crédits pour permettre l’insertion économique des départements d’outre-mer dans leur bassin maritime, plus précisément en ouvrant « le bénéfice du passeport pour la mobilité en stage professionnel et du passeport pour la mobilité de la formation professionnelle aux stages et formations effectués dans des pays tiers, voisins des collectivités d’Outre-mer ». Gabriel Serville, député de Guyane (GDR), a salué l’adoption de ces deux « amendements transpartisans ».

Au final, le budget 2020 de la mission Outre-mer a été adopté avec 62 voix pour, 9 contre, sur 86 votants et 71 suffrages exprimés.

Avec AFP.