Sophie Charles, Présidente de l’ACCD’OM depuis le 1er janvier 2017, et Lilian Malet, délégué général de l’association ©Outremers360
Le dimanche 23 octobre 2016, l’Assemblée générale de l’Association des Communes et Collectivités d’Outre-mer (ACCD’OM) a élu Sophie Charles, 1ère adjointe au Maire de Saint Laurent du Maroni en Guyane, à la Présidence de l’association. En prenant ses fonctions le 1er janvier 2017, Sophie Charles et sa nouvelle équipe a fixé un cap, avec en ligne de mire son traditionnel Congrès qui aura lieu en octobre 2017 en Guadeloupe.
Année électorale oblige, il a fallu attendre cette dernière semaine de juin pour que la nouvelle Présidente Sophie Charles puisse rencontrer les nombreux partenaires de l’ACCD’OM. L’occasion pour elle « de faire passer le message que l’ACCD’OM est volontaire pour participer, pour jouer un rôle actif » lors des prochaines assises de l’Outre-mer.
Cette semaine est, et a été importante pour l’ACCD’OM, est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?
Tous les deux ans, nous avons un changement de dirigeant et un renouvellement du Conseil d’administration qui s’est opérée au 1er janvier. Il était important de revoir tous nos partenaires; institutionnels ou associatifs. Cette semaine a particulièrement été dédiée à ces rencontres, ces prises de contact. Et il a fallu également rencontrer la nouvelle équipe dirigeante: le nouveau Premier ministre, les nouveaux ministres, leurs conseillers et le Président de la République. Nous avons déjà rencontré le conseiller Outre-mer du Premier ministre Edouard Philippe ce mercredi 28 juin. Nous rencontrerons demain le conseiller Outre-mer de l’Elysée. Nous avons également rencontré Suez, Eco-emballages, le Comité 21, Gimelec. Il nous reste encore à rencontrer la CDC, l’AFD et un potentiel nouveau partenaire l’ANDES.
2017 est surtout une année de changement au niveau des institutions: renouvellement des députés et du gouvernement en juin et une partie des sénateurs en septembre. C’est une année d’élections et en tant qu’élus, les élections sont importantes pour nous. Nous sommes une association apolitique car nous regroupons des élus de tous bords et nous travaillons pour tous les territoires. Lorsqu’il y a des changements de gouvernement, de ministres, de parlementaires, il est important de les solliciter sur un certain nombre de questions importantes pour les Outre-mer: les finances des Collectivités en particulier. D’ailleurs nous demandons depuis plusieurs années que la dotation globale de fonctionnement des Collectivités soit établie comme celle de l’Hexagone. On a d’ores et déjà interpellé les nouveaux parlementaires car c’est une question importante pour les Collectivités d’Outre-mer.
Qu’ est-il ressorti de votre rencontre avec le conseiller Outre-mer du Premier ministre ? A-t-il entendu cette demande d’équité pour la dotation globale de fonctionnement ?
Nous avons surtout discuté de la mise en place des assises de l’Outre-mer. On a trouvé relativement judicieux de la part du Président de la République de dire qu’il y a des territoires et que chaque territoire a ses spécificités. On ne peut pas considérer que les Outre-mer fasse partie d’une seule entité. Il était important que ces assises soient bien faites par territoire. Nous sommes allés nous informer sur ces assises qui se tiendront à partir de septembre, certainement sur le dernier trimestre de l’année. Nous nous serons tout à fait concernés par ces assises. Outre les problèmes généraux, on va avoir des propositions qui remonteront des territoires, et qui permettront de faire évoluer les textes afin qu’ils puissent s’appliquer.
Par exemple dans de nombreux domaines les normes qui sont aujourd’hui appliquées dans les Outre-mer doivent être revues et ces assises permettront de voir comment les modifierais de ne plus bloquer le développement des Outre-mer. Tout le monde sera concerné puisque les institutions, les communes et les collectivités de même que la société civile pourront s’exprimer.
En quoi les partenariats avec Suez, Eco-emballages ou encore, l’AFD sont importants pour vous ?
Nous diffusons un certain nombre d’informations auprès de nos adhérents. Ce sont des informations qui correspondent à ce que font nos partenaires sur ces territoires. Ce sont également des partenaires qui participent souvent à nos Congrès, notamment sur la demie journée consacrée à l’environnement, au développement durable. Au départ, l’ACCD’OM est une association qui défend le développement durable, l’économie circulaire, le recyclage et l’innovation. Ca nous permet d’échanger, d’informer nos adhérents et d’entretenir un lien pour donner des réponses mais aussi, faire remonter des doléances de la part des communes.
En octobre prochain aura lieu le Congrès de l’ACCD’OM en Guadeloupe. Quelles seront les thématiques, les problématiques et les enjeux qui y seront abordés ?
Nous choisissons des thématiques chaque année lors des Congrès. Des motions sont ensuite prises et remontent jusqu’au Ministère des Outre-mer puis au Président de la République. Le thème choisi pour le prochain Congrès du 23 au 27 octobre en Guadeloupe s’articule autour des Générations. Nous avons deux problématiques autour des générations: des Outre-mer dont les populations sont vieillissantes et des Outre-mer dont les populations sont très jeunes. Le tout est de voir comment cela se construira dans le temps. Par exemple aujourd’hui, il y a un manque de structures d’accueil pour les personnes âgées, et d’un autre côté, il y a un manque d’emplois et de formations pour les jeunes.
Il y aura un volet environnement et développement durable sur une demie journée où par exemple SUEZ présentera des innovations qui sera complétée sur le traitement des eaux usées avec la visite d’une station d’assainissement au Moule. Eco-emballage pour sa part devrait présenter sa nouvelle structure puisque le Conseil d’administration de l’organisme a opté pour une fusion avec Ecofolio.
Toutes les communes d’Outre-mer ont répondu présentes à ce prochain Congrès ?
Les inscriptions sont ouvertes et en cours ! Pour les adhérents et les non-adhérents.
Demain, vous rencontrerez le Conseiller Outre-mer de l’Elysée. Qu’attendez-vous de cette rencontre ?
Nous avons aujourd’hui deux choses en cours: une convention avec le Ministère des Outre-mer grâce à laquelle nous disposons d’une subvention afin de réaliser une formation pour les élus de Mayotte et nous avons demandé cette année un agrément de formation. Nous pensons que, nous élus, savons ce dont nous avons besoin. Le but est de décider, nous-mêmes, des formations dont nous avons besoin et de les organiser dans le temps. Nous avons prévu pendant le Congrès une journée avec l’AFCCRE pour une formation sur l’Europe, sur les fonds européens. C’est le nerf de la guerre: les fonds. Nous parlerons également des assises des Outre-mer comme nous en avons discuté avec le Conseiller du Premier ministre. L’objectif aussi pour ces assises est de faire passer le message que l’ACCD’OM est volontaire pour participer, pour jouer un rôle actif à ces assises. Y prendre part pour nous est logique. On a fait la proposition, nous attendons la réponse avec l’espoir que les instances institutionnelles aient une oreille favorable à notre proposition.
La Présidence de l’ACCD’OM est tournante. Quel bassin préside aujourd’hui l’association ?
La Présidence de l’Association est à l’Atlantique. La Présidence tourne ensuite en fonction des Départements: à la Guadeloupe, puis à la Martinique et à la Guyane. Et c’est pareil pour les autres bassins. Aujourd’hui, la Présidence est à la Guyane, la trésorerie est à la Guadeloupe et le Secrétariat est à la Martinique.
Il faut aussi savoir que nous avons entamé un tournant important cette année avec la dématérialisation de nos productions, nos supports. Par exemple, la revue qui existait jusqu’à l’année dernière en format papier reviendra cette année en format numérique. Les participants au Congrès disposeront d’une clé USB avec la revue et toutes nos autres productions. La Lettre de l’ACCD’OM évolue également et devient « Outre-mer en réseau ». C’est une volonté de partager, de nous connecter les uns aux autres, avec les partenaires aussi. Nous appliquons ce en quoi nous croyons.