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Le Conseil d’Etat a rejeté mercredi un pourvoi en cassation du ministère de la Transition écologique au sujet de l’exploitation de plusieurs carrières à La Réunion, une décision qui va affecter le gigantesque chantier de la Nouvelle Route du littoral (NRL) qui doit utiliser les roches de ces mines.
Le ministère réclamait l’annulation d’un arrêté de la cour administrative d’appel de Bordeaux de 2018, annulant un arrêté du préfet de La Réunion modifiant le schéma départemental des carrières (SDC) afin de permettre l’exploitation de quatre carrières dédiées à la construction de la Nouvelle Route du Littoral, une route en mer qui doit relier le nord à l’ouest de l’île, portée par la Région. La NRL complète devait être livrée en 2022, échéance désormais probablement repoussée à 2025.
La cour administrative d’appel de Bordeaux avait retenu les arguments de plusieurs plaignants, dénonçant l’absence d’évaluation environnementale préalable à l’autorisation d’exploitation des carrières.
Le ministère de la Transition écologique avait formé un pourvoi pour annuler cette décision – et permettre l’exploitation des carrières-, mais le Conseil d’Etat a estimé qu’aucun des arguments du ministère n’était « de nature à permettre l’admission du pourvoi », selon la décision dont l’AFP a eu copie jeudi.
Cette décision empêche donc l’exploitation notamment de la carrière de Bois-blanc (ouest), considérée comme indispensable pour la construction de la partie digue de la NRL.
Le coût du chantier lancé en 2013, avoisine les deux milliards d’euros (financés par la région, l’Etat et l’Europe). Longue de 5,4 km, la partie viaduc de la NRL est terminée depuis mars 2019. La partie digue doit couvrir 2,7 km.
Dans un communiqué, la Région Réunion a pris « acte du rejet du Conseil d’Etat », mais souligne qu’une autre carrière (dite Ravine du Trou, ouest de l’île), n’est pas concernée par l’annulation de la procédure.
La collectivité ajoute que la NRL « constitue la seule solution pour permettre aux 80.000 usagers de la route de circuler sur un axe sécurisé ». La route actuelle, proche de la falaise, est exposée notamment à des chutes de blocs, éboulements, etc.
La Région précise que « près de 80% du chantier, reconnu d’utilité publique en 2012 et autorisé en travaux en 2013, sont en voie d’achèvement ».
Avec AFP