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Lors de ses vœux à la presse, ce mercredi 31 décembre, le Président de la Région Réunion, Didier Robert, a annoncé son départ du parti Les Républicains, « heureux de participer avec d’autres à bâtir un nouveau modèle ». Il a également souligné sa volonté d’engager le chantier de la sécurisation de la RN5 à Cilaos, après le passage de Berguitta, et se dit « extrêmement favorable à la possibilité d’ouvrir pour La Réunion un droit à la différenciation ».
« Je quitte Les Républicains heureux de participer avec d’autres à bâtir un nouveau modèle » a déclaré Didier Robert lors de ses vœux à la presse. « Je trace ma route tout simplement en appelant au rassemblement le plus large des femmes et des hommes de progrès », poursuit-il. Didier Robert a notamment souligné ses bonnes relations avec le chef du gouvernement et le Président de la République. « J’ai la conviction aussi qu’après cinq années chaotiques sous l’emprise des gouvernements socialistes successifs, les nouvelles relations que nous avons désormais posées avec le Président de la République et le Gouvernement doivent amener à plus de cohérence et donc au final à plus d’efficacité ». « Le Premier Ministre que j’ai rencontré en fin d’année dernière, nous a confirmé son déplacement à La Réunion cette année », a-t-il également ajouté.
« Extrêmement favorable (…) à la différenciation »
« Nos équipes à la Région et ceux du Premier Ministre travaillent à l’élaboration d’un nouveau protocole de Matignon, la nouvelle feuille de route pour tous les grands chantiers et les grands dossiers Réunionnais », a indiqué Didier Robert. « Les prochains mois seront déterminants, en particulier sur la question de la réforme constitutionnelle que le Président entend engager. Je suis pour ma part extrêmement favorable à la possibilité d’ouvrir pour La Réunion un droit à la différenciation, bien plus ambitieux en définitive que le simple droit à l’expérimentation ». Pour Didier Robert, les sujets « essentiels » sont « ceux de la fiscalité, de l’aménagement du territoire, de la coopération régionale, de la mobilité et de la continuité territoriale. Je plaide sur ces questions pour plus d’autonomie laissée aux territoires ».
« 2018 aura tout d’abord débuté sous les trombes d’eau de Berguitta » a rappelé le Président de la Région Réunion. « Cet épisode climatique met un peu plus en lumière les fragilités de notre territoire. Aujourd’hui, environ 125 000 Réunionnais vivent en zone inondable, plus de 100 000 personnes sont exposées au risque de mouvements de terrain », poursuit-il. Rappelant les investissements déjà engagés par la Région, concernant notamment la modernisation du réseau routier, Didier Robert souhaite « un rapport annuel (…) sur l’utilisation du Fond d’investissement routier, mettant là encore chacun face à ses responsabilités ». « Il n’est pas concevable de continuer à percevoir une taxe pour des travaux routiers si ces travaux ne sont pas réalisés », a-t-il lancé.
Une sécurisation de la RN5 qui tarde
« Au lendemain du cyclone, la Région a engagé dans les délais les plus raisonnables des travaux d’urgence pour rétablir en partie la circulation », a-t-il assuré. « Mais il est bien évident que la solution définitive n’est pas à ce niveau. La Région a engagé depuis plusieurs années des études pour une sécurisation totale de la RN5. Le coût du chantier est évalué à un peu plus de 300 millions d’euros. Nous avons les moyens de mobiliser les crédits nécessaires pour le réaliser. Mais la question est moins d’ordre budgétaire que liée à la complexité et à la lenteur des procédures administratives ; une réglementation qui évolue sans cesse, toujours plus contraignante, en particulier sur les questions environnementales ; une réglementation d’autant plus contraignante que nous sommes aussi à proximité du cœur du Parc National ».
« Nous avons accumulé un retard que je reconnais bien volontiers et à regret. Ce chantier fait partie des engagements que nous avons pris devant les Réunionnais. Je lance aujourd’hui un appel aux services de l’Etat pour un véritable accompagnement de la Région sur toutes les procédures qui devront être engagées : il faut de la souplesse et du pragmatisme. Je demande également aux responsables du Parc de ne pas camper sur des positions de principe mais de bien considérer l’intérêt général de ce chantier » a plaidé Didier Robert.