La Polynésie veut protéger l’emploi local avant la fin 2019

La Polynésie veut protéger l’emploi local avant la fin 2019

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Lors de ses vœux aux partenaires sociaux le 15 janvier dernier, le président de la Polynésie Édouard Fritch a annoncé son souhait de faire voter un texte sur la protection de l’emploi local avant la fin 2019. Les partenaires sociaux en Polynésie se disent prêts à discuter rapporte Radio 1 Tahiti

Édouard Fritch réitère son souhait de présenter « cette année un projet de loi sur la promotion et la protection de l’emploi local ». Un souhait déjà annoncé en mai dernier, alors qu’il venait d’être élu président de la Collectivité. « Des travaux préliminaires, tels que le réajustement du référentiel des métiers au contexte polynésien et la révision de la procédure de déclaration préalable à l’embauche sont nécessaires », a dit le président polynésien devant les syndicats et partenaires sociaux. Le ministère du Travail en Polynésie a d’ores et déjà indiqué que des discussions seront entreprises dans les semaines à venir, et auprès des partenaires sociaux, pour que ce projet de loi de pays soit présenté et voter avant la fin 2019.

« Nous ne voulions pas, comme certains de nos prédécesseurs, le traiter uniquement sur la base d’une posture politique qui n’aboutirait à rien d’opérationnel », avait également déclaré Édouard Fritch le 15 janvier dernier. En effet, la protection de l’emploi local est un sujet qui avait déjà fait l’objet d’initiatives qui avaient échoué en 2009 et 2016. Les textes avaient alors été présentés par le groupe UPLD, ancienne coalition majoritairement composée par le parti indépendantiste d’Oscar Temaru. Le premier texte fut attaqué au Conseil d’État par le Haut-commissaire de la République en Polynésie, la société Polynésie Intérim, la Fédération générale du commerce et l’avocat Me Arcus Usang. La seconde présentée en 2016 avait reçu un avis défavorable du Conseil économique, social et culturel. La protection de l’emploi local était également un des thèmes de campagne du parti indépendantiste, lors des Territoriales de 2018.

« C’est une bonne chose » a réagit notamment Mahinui Temarii, responsable syndicaliste. « Ça me fait mal de voir des Polynésiens licenciés d’une entreprise. Et on voit des jeunes français qui arrivent ici et qui récupèrent l’emploi de nos jeunes licenciés » poursuit-il, sans rejeter la faute sur les « jeunes français » mais sur « l’employeur, qui est décideur pour amener les enfants de l’extérieur ». Mahinui Temarii est favorable à l’instauration d’une durée minimale de séjour pour les demandeurs d’emploi venant de l’extérieur de la Polynésie. « C’est une question de bon sens » estime de son côté le président du Medef, Patrick Bagur. « Par contre, il faut que cette loi n’ait pas de contraintes et de pénalités pour les chefs d’entreprises », ajoute-t-il. Patrons et syndicats se disent prêts à discuter, pour la troisième fois, sur la protection de l’emploi local en Polynésie.