La Polynésie veut accrocher son plan de relance au train de la relance nationale

La Polynésie veut accrocher son plan de relance au train de la relance nationale

©Outremers360

Le Président de la Polynésie française, Édouard Fritch, a été reçu ce samedi à Matignon par le Premier ministre Jean Castex. Une « réunion très positive » a salué Édouard Fritch qui a évoqué le renouvellement des différentes conventions avec l’État mais aussi le plan de relance économique post-covid. 

Ce fut la première rencontre de Jean Castex et Édouard Fritch, depuis que le premier a pris ses fonctions à la tête du gouvernement. Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés alors que Jean Castex était chargé de superviser, au nom de l’État, l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.

Renouvellement des contrats de développement

Pour Édouard Fritch, cette rencontre a notamment eu pour but de « discuter des conventions qui arrivent à terme en 2020 » et « préparer la continuation des contrats de développement passés avec l’État ». « Le Premier ministre a accueilli favorablement l’idée que nous mettions rapidement en place le comité de travail afin que cette nouvelle convention de développement de la Polynésie française puisse être signée avant la fin de l’année et donc assurer la continuité sur 2021 », a assuré le président polynésien.

Convention sur la santé et la solidarité 

« Le second sujet, c’est la convention sur la santé », a poursuivi Édouard Fritch. « C’est aussi une convention sur la solidarité de l’État pour le régime dédié aux Polynésiens qui sont sans emploi aujourd’hui. L’État participait à hauteur de 12 millions d’euros par an. Cette convention est arrivée à terme cette année, et nous devrions renouveler cette convention d’ici la fin de l’année avec un volet investissement qui nous accompagnerait dans la dotation que nous faisons à nos différents hôpitaux, pour les équiper, et plus particulièrement les équiper en matière en soin contre le cancer ».

Plan de relance 

« Il a été aussi question de l’accompagnement de l’État dans le cadre du plan de relance, que nous avons mis en place en Polynésie française », a également déclaré le chef de l’exécutif polynésien. « Le souci de la Polynésie française, c’est que nous puissions nous inscrire, être dans le wagon du plan de relance métropolitain ». En effet, la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna, en tant que Collectivité d’Outre-mer, ne sont pas concernées par le plan de relance national, et de son volet dédié aux Départements et Régions d’Outre-mer.

« Cela reste à discuter avec le Ministère des Outre-mer. Dans tous les cas, la conception d’un éventuel accrochage de la Polynésie française au train du plan de relance national est acquise. Naturellement, le Premier ministre est très favorable de pouvoir lui aussi nous accompagner pour redresser la situation économique de notre pays », a assuré Édouard Fritch. Dans le plan de relance pour les Collectivité du Pacifique, l’État a annoncé une rénovation de ses bâtiments et 40 millions d’euros pour la rénovation de l’hôpital de Wallis et Futuna.

Prêts garantis par l’État

« Enfin, il était aussi question, et c’est important pour nous car il faut garantir les finances du pays, de la seconde tranche de l’emprunt garanti par l’État, dont nous avons touché la première tranche au mois d’août dernier. La deuxième tranche est là pour consolider notre budget qui risque d’être déficitaire du fait de la réduction des recettes fiscales dues à la crise du Covid. Nous devons aussi, avec le Ministère des Outre-mer, préparer les motifs qui seraient nécessaires à la justification de la mobilisation de la seconde tranche. Mais dans tous les cas, ce qui est important c’est que la porte n’est pas fermée, nous pouvons accéder à cette seconde tranche », a conclu Édouard Fritch.

Lors de cette rencontre, le président de la Polynésie était accompagné par le président de l’Assemblée de Polynésie et maire de Bora Bora, Gaston Tong Sang, des sénateurs fraîchement élus et installés, Lana Tetuanui et Teva Rohfritsch, de la députée Maina Sage, du ministre polynésien de l’Économie et des Finances Yvonnick Raffin et de la ministre du Travail et du Tourisme, Nicole Bouteau.

« La relance, il y a plusieurs moyens de la faire » a déclaré le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, également présent à cette rencontre. Évoquant d’abord la compagnie aérienne Air Tahiti Nui, Sébastien Lecornu a rappelé « qu’un certain nombre de choses ont été faites » sur ce dossier « majeur » pour le développement de la Polynésie, et notamment l’économie touristique. La compagnie a notamment bénéficié d’un PGE.

Pour Sébastien Lecornu « le deuxième moyen pour faire la relance, dans le respect de la compétence de la Polynésie française », reste le prêt garanti par l’État. « La première tranche du prêt de l’AFD au gouvernement de la Polynésie française lui permet de déclencher son propre plan de relance. Il faut désormais documenter les besoins pour une éventuelle seconde tranche », a-t-il déclaré.

Sébastien Lecornu a assuré que l’État sera présent sur les sujets dont il est « le maître d’ouvrage ». Il s’agit notamment de la rénovation de ses bâtiments comme les casernes de gendarmerie. Le ministre des Outre-mer estime également que le renouvellement des différentes conventions rentraient dans le cadre de la relance, tout comme « la question symbolique et délicate des abris de survie ». « Il y a une relation de confiance entre les institutions polynésiennes » et l’État, a souligné Sébastien Lecornu, qui a également assuré que la visite du Président de la République était toujours sur les rails.

Interview de Sébastien Lecornu :