La ministre des Outre-mer Annick Girardin dans le Pacifique pour réaffirmer la place de l’Europe

La ministre des Outre-mer Annick Girardin dans le Pacifique pour réaffirmer la place de l’Europe

©Archives / Outremers360

La ministre des Outre-mer Annick Girardin est arrivée à Papeete, à 23h locale, pour assister, ce vendredi, au 17ème Forum PTOM-UE organisé par l’association des Pays et Territoires européens d’Outre-mer (OCTA), présidée cette année par la Polynésie française. Durant ce déplacement dans le Pacifique, Annick Girardin doit également se rendre à Wallis et Futuna et en Nouvelle-Calédonie. 

« Ce Forum accueilli ici en Polynésie c’est un signe de l’implication de l’Europe dans le Pacifique », a déclaré Annick Girardin à son arrivée sur l’île de Tahiti il y a quelques minutes. « Le lien entre l’Europe et le Pacifique est d’autant plus important au moment du Brexit où la seule voix européenne restera la voix de la France », a-t-elle poursuivi. 12 des 25 PTOM sont des Territoires ou Collectivités britanniques et on compte quatre PTOM dans le Pacifique : la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, la Polynésie française et Pitcairn, territoire britannique.

Les PTOM britanniques, qui n’étaient pas appelé à voter lors du Brexit, sont inquiets de leur avenir au sein de l’Union européenne, affichant une volonté de demeurer dans l’OCTA. De son côté, Annick Girardin a appelé, dans une tribune publiée au Huffington Post, à un « partenariat gagnant-gagnant », sur les thèmes notamment de la protection de l’environnement et le renforcement de l’économie bleue.

« En 2015, la présidence française de la COP21 et les Européens dans leur ensemble s’étaient alliés aux gouvernements de la région, et en particulier à la République de Fidji, à Tuvalu, aux Kiribati, aux îles Marshall pour parvenir à l’Accord de Paris, qui reste historique », a-t-elle également rappelé. « Nous devons désormais, ensemble, tenir nos engagements. (…) L’Europe les aide (les îles du Pacifique, ndlr) à le faire entendre au monde entier. L’Europe porte leur combat pour leur survie au cœur de l’agenda international ».

« Les ressources maritimes constituent le pilier principal de l’économie régionale et sont d’une importance vitale pour l’alimentation locale », ajoute la ministre. « L’Union européenne est le plus grand marché du monde pour les produits issus de la mer. Nous avons donc un intérêt légitime pour la conservation et le développement durable des ressources halieutiques ». La ministre évoque également un « partenariat renforcé » en termes de transports, de tourisme et de protection des ZEE « au profit des communautés locales ».

« Erreur politique majeure »

« Aujourd’hui, la relation entre l’Union européenne et les îles du Pacifique est à un moment décisif », estime encore Annick Girardin, évoquant l’Accord de Cottonou qui expirera en 2020, la « nouvelle décision d’association des Pays et territoires d’outre-mer (PTOM) à l’Union européenne » qui entrera en vigueur début 2021, et les ressources 2021-2027 de l’Union européenne. Durant ce forum sera notamment organisée une cérémonie de signature du 11ème Fonds européen de développement (FED), spécialement dédié aux PTOM.

En Polynésie, ce Forum PTOM-UE ne fait pas l’unanimité puisque le parti indépendantiste et une association anti-nucléaire ont prévu de manifester face à l’hôtel où se tiendra l’événement, sur la côte ouest de Tahiti. Qualifié de « sommet de la honte » par les indépendantistes, ces derniers perçoivent « un parfum de colonialisme et de néo-colonialisme » et une « erreur politique majeure » alors que la Polynésie française « est réinscrite depuis 2013 sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser » de l’ONU.

En Nouvelle-Calédonie puis à Wallis et Futuna pendant 4 jours

« L’Europe doit aussi être au courant de notre histoire », estime de son côté une association anti-nucléaire, qui souhaite rappeler à la ministre des Outre-mer et aux participants du forum les essais nucléaires qui se sont déroulés en Polynésie française de 1966 à 1996. « Ces PTOM et l’Europe monnayent nos régions en voulant faire croire que ce qui est important c’est le développement, mais comment avoir une politique économique juste, lorsqu’ils méconnaissent d’où viennent les véritables injustices graves de ce Pays et les logiques qui les ont faits apparaître ? ».

En Polynésie, la visite de la ministre sera de courte durée puisque celle-ci se rendra, dès le samedi 2 mars, à Wallis et Futuna avant un court stop-over en Nouvelle-Calédonie où Annick Girardin s’entretiendra avec le Haut-commissaire de la République et le Président du gouvernement calédonien. C’est finalement sur Wallis et Futuna qu’Annick Girardin fera sa plus longue visite de cette tournée Pacifique, du lundi 4 au vendredi 8 mars. Accueillie par une protocolaire cérémonie du Kava à la Chefferie d’Uvea, elle s’entretiendra notamment avec le Président de l’Assemblée territoriale de l’Archipel, David Vergé, inaugurera l’Académie des langues de Wallis et Futuna ou encore, rencontrera la jeunesse et les syndicats du territoire.