La France et la Nouvelle-Zélande veulent « accroître et diversifier » leur coopération dans le Pacifique

La France et la Nouvelle-Zélande veulent « accroître et diversifier » leur coopération dans le Pacifique

©Bertrand Guay / AFP

A l’occasion du déplacement de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern à Paris, Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à la signature d’un accord commercial entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande, à condition qu’il soit « cohérent » avec les principes sociaux, sanitaires et environnementaux européens. Les deux chefs d’Etats ont également annoncé leur souhaite d’ « accroître et diversifier » leur coopération dans la région Pacifique. 

Après s’être entretenu avec la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern à l’Elysée, le président a indiqué son « souhait » que les négociations ouvertes par Bruxelles pour un accord commercial avec Wellington puissent déboucher, rapporte l’agence suisse Romandie. En septembre, le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait souhaité que ces négociations, menées aussi avec l’Australie, puissent être conclues avant la fin de son mandat en 2019.

« Je ne crois pas que l’avenir de l’Union européenne soit dans la fermeture et l’absence d’accords commerciaux nouveaux », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue de cette rencontre. Le Président de la République préconise néanmoins prendre en compte les opinions publiques, qui « ne comprennent et n’acceptent plus que nous puissions négocier des accords commerciaux qui puissent être incohérents avec les politiques que nous menons », a-t-il ajouté.« Les accords à venir doivent être cohérents (…) avec le modèle social que défend l’Europe, avec des engagements environnementaux et sanitaires », notamment dans l’agriculture, a précisé le Président.

Issue du Parti travailliste néo-zélandais, Jacinda Ardern a été élue à la tête du pays le 19 octobre 2017, à la faveur d’une coalition avec le parti New Zealand First et des Verts. La plus jeune Première ministre de Nouvelle-Zélande a également insisté sur la nécessité de « renforcer la confiance de l’opinion » sur ces accords. « Les préoccupations en Nouvelle-Zélande rejoignent celles de l’Europe », a-t-elle assuré. En 2016, le commerce bilatéral entre la France et la Nouvelle-Zélande s’est établie à 913 millions d’euros dans l’aéronautique, les machines industrielles ou encore, les produits agroalimentaire. Ces derniers (viandes, laits, pêche notamment) représentent 50% des exportations de la Nouvelle-Zélande vers la France.

Une meilleure intégration des Outre-mer du Pacifique dans la région

Parmi les autres sujets abordés, la France et la Nouvelle-Zélande entendent « accroître et diversifier » leur coopération en terme de lutte contre le réchauffement climatique et de sécurité dans la région Pacifique. Le Président de la République a notamment rappelé l’implication de la France dans cette région, à travers Wallis et Futuna, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, où il se rendra début mai après un passage en Australie. Emmanuel Macron devrait se rendre ultérieurement en Nouvelle-Zélande, à une date qui n’a pas encore été précisée.

Jacinda Ardern a poursuivi sa visite diplomatique à Sciences Po Paris, où elle a donné une conférence sur le climat. « C’est une chance de transformer nos économies et de pouvoir faire face à notre avenir collectif en préservant notre environnement pour les générations à venir », a déclaré la Première ministre, qui a souligné que la coopération entre son pays et la France passait par une meilleure intégration des territoires français du Pacifique dans la région. Jacinda Ardern a aussi rappelé que la Nouvelle-Zélande va renoncer à toute nouvelle exploration pétrolière ou gazière offshore pour lutter contre le réchauffement.

La Première ministre néo-zélandaise devrait être de retour à Paris, le 11 novembre prochain, à l’occasion du centenaire de la Première guerre mondiale, pendant laquelle 18 000 néo-zélandais sont morts au combat dans l’Hexagone.