©Younous Omarjee
Ce mardi 24 octobre à Strasbourg, la Commissaire européenne à la politique régionale Corina Crețu a présenté la nouvelle stratégie de la Commission Européenne en direction des Régions Ultrapériphérique (RUP), en présence notamment de l’eurodéputé réunionnais Younous Omarjee. Cette nouvelle stratégie implique notamment un « accompagnement personnalisé » des RUP, avec leurs Etats membres de l’Union.
Cette nouvelle stratégie est une mise à jour des précédentes déployées par la Commission Européenne envers les RUP, fixant un cadre d’action à l’horizon 2020, et au-delà pour la renégociation des futurs programmes de l’Union européenne. Plus concrètement, elle « s’attachera à façonner des politiques reflétant davantage les réalités et intérêts de ces territoires, notamment lors de la négociation d’accords de commerce ou de pêche », indique la Commission Européenne. « Pour ce faire, une plateforme de dialogue associera les régions et leurs Etats membres, les institutions européennes et les acteurs privés qui se réuniront pour échanger lors du processus législatif. La Commission établira aussi, sur demande, des groupes de travail spéciaux sur des questions précises, comme utiliser au mieux les fonds européens ou favoriser l’emploi ».
Avec cette nouvelle stratégie, la Commission Européenne entend notamment renforcer le dispositif Erasmus en faveur des jeunes ultramarins. « Pour favoriser l’acquisition de compétences et la mobilité, l’Europe donnera aux jeunes de ces régions un coup de pouce financier pour qu’ils participent davantage au programme Erasmus et au Corps européen de solidarité », précise la Commission. « Par ailleurs, de meilleures liaisons de transport sont cruciales au développement économique de ces régions et à la qualité de vie des habitants. La Commission lancera une étude pour déterminer les besoins de connexion et s’engage, dans les cas justifiés, à cofinancer des ports et aéroports ». Cette nouvelle stratégie implique également l’aide face au changement climatique, la modernisation des secteurs économiques traditionnels (comme la pêche), le développement de la coopération régionale ou encore, le développement des investissements dans les « domaines porteurs de croissance » (économie bleue, tourisme durable et énergies renouvelables).
Pour ce volet, la Commission Européenne a déjà annoncé 4 millions d’euros pour la recherche et l’innovation dans les RUP, dans le cadre du programme Horizon 2020. Concernant la modernisation des secteurs économiques traditionnels, et plus précisément, le renouvellement des flottes de pêche, la Commission envisage d’autoriser les aides d’Etat moyennant deux grandes conditions que les Etats et les Régions s’engageront à mettre en œuvre : une stratégie de durabilité et la collecte des données précises sur l’état et l’évolution de la ressource. D’autres programmes spécifiques aux RUP sont en cours de finalisation, ont indiqué les équipes de l’eurodéputé Younous Omarjee, liés notamment à l’économie bleue. La Commission étudierait également la mise en œuvre d’une allocation pour ce qui est du Fonds social européen (emploi, formation), dans le cadre du prochain plan financier pluriannuel 2021-2028 de l’Union européenne.
« Cette stratégie, qui est la base d’un partenariat privilégié, renouvelé et renforcé, est un nouvel exemple concret d’une Europe qui protège, donne les moyens d’agir et offre à tous d’égales opportunités », s’est félicité Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne. « L’UE aide ces régions à surmonter leurs difficultés, pour qu’aucune d’entre elles ne se sente isolée ou laissée pour compte. Elles regorgent d’atouts extraordinaires tels la croissance bleue, les sciences de l’espace ou les énergies renouvelables et nous les aiderons aussi à tirer parti de la mondialisation », a ajouté de son côté la Commissaire européenne à la politique régionale Corina Crețu.
« La nouveauté de cette stratégie repose sur le partage de responsabilité entre la Commission, les États et les Régions ultrapériphériques pour la bonne mise en œuvre des objectifs et annonces faites par la Commission. C’est une clarification de méthode que je partage, et je crois que les responsabilités pointées pour les États Membres auraient pu être plus importantes », a déclaré Younous Omarjee, dont le rapport a permis l’élaboration de nombreux points dans cette nouvelle stratégie.